Algérie

Les enseignants réagissent



Les enseignants réagissent
Les enseignants voient dans pareils dires une facette de l'état de déliquescence dans lequel se trouve le secteur.Les dires, pour le moins irresponsables, de ce président de la Fédération des parents d'élèves qui a sollicité sur les ondes d'une chaîne de télévision privée, le président pour le supplier de déchoir les enseignants et les personnels de la santé du droit de recourir à la grève, n'ont pas laissé indifférents les enseignants hier à Bouira. Les débats ont porté sur cette déclaration qualifiée par la majorité de grave atteinte à la Constitution, dont le président reste le garant. Les enseignants voient dans pareils dires une facette de l'état de déliquescence dans lequel se trouve le secteur. Nombreux ceux qui s'interrogent sur cette Fédération des parents d'élèves, composée dans sa majorité par des membres qui n'ont même pas d'enfants scolarisés. Pourquoi ces associations, prolongement légal de la fédération, n'ont jamais été renouvelées' Cette structure, sa composante, ses prérogatives... sont des données enseignées aux élèves dans le cadre du programme d'éducation civique. La réalité est toute autre. La fédération qui, toute l'année sommeille se réveille à chaque contestation pour incomber la responsabilité aux hommes et femmes du terrain. Cette Fédération des parents d'élèves, et ce n'est un secret pour personne a servi de tremplin à bon nombre d'entre eux dans leur promotion sociale. Cette structure censée être aux côtés des personnels de l'éducation dans leur quête, pour une meilleure prise en charge des apprenants, dans leur combat pour plus de dignité, préfère s'aligner du côté des décideurs pour acquérir une notoriété qui permet à ses membres des privilèges. Les enseignants rencontrés hier étaient unanimes à condamner et à rejeter les propos de ce représentant d'une des deux fédérations qui se livrent une guerre de positionnement. Les enseignants aussi sont des parents d'élèves qui ne recourent à l'arrêt des cours qu'après avoir épuisé toutes les voies du dialogue. «Ces messieurs, qui vont vite en besogne pour condamner les grévistes, ne rendent pas service à la ministre, ni aux apprenants. Le débrayage décidé par un syndicat dûment agréé n'influe aucunement sur la scolarité des élèves qui sont dans la phase d'après-composition, c'est-à-dire un moment de décompression. Les classes d'examen et grâce à la bonne volonté des enseignants, bénéficieront d'une semaine d'études pendant les vacances d'hiver et celle du printemps» pense M.Makhlouf, professeur de maths dans un lycée de Bouira. «La grève est un droit constitutionnel. Pour éviter d'y recourir, la tutelle est dansl'obligation d'anticiper la résolution des problèmes, au lieu de se limiter à reconnaître leur légitimité» ajoute un autre professeur. «Ceux qui pensent que le métier d'enseignant est facile n'ont qu'à garder leurs enfants une journée à la maison pour ressentir le mal qu'un enseignant se donne, lui qui a en moyenne plus de 35 élèves par classe» nous confiera Samia, une professeure rencontrée devant le siège de la direction de l'éducation. Commentant toujours les propos déplacés du membre de la Fédération des parents d'élèves, notre interlocutrice ajoutera: «Beaucoup de parents nous assimilent à des gardiens d'enfants. Toute la journée et tant que leur progéniture est en classe, ils ne se soucient point. Même quand on les convoque pour une raison ou pour une autre, ces parents expriment leur désapprobation par des formules telles que «je n'ai pas que ça à faire! Faites de lui ce que vous voulez mais ne me convoquez pas!». Les réformes engagées par la ministre de l'Education visent à redonner à l'Ecole algérienne sa place. «Dans son effort, elle a besoin des personnels pédagogiques, administratifs, des parents d'élèves... L'action est complémentaire et ne doit en aucun cas se faire en laissant sur le bord de la route une partie de cette famille de l'éducation. Les responsabilités sont définies, à chaque corporation d'assumer la sienne. L'intérêt de l'élève sera alors garanti et les vaches bien gardées», conclura un cadre du Cnapest rencontré en marge de la grève qui continue, pour sa deuxième journée hier, à Bouira.




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