Algérie

Les enseignants de tamazight représentent 0,56% en Algérie



L'apprenant algérien de tamazight ne découvre cette langue qu'après quatre ans d'arabe et une année de français.L'APC de Béjaïa a organisé, hier en collaboration avec le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), un colloque national sur l'enseignement de tamazight. La thématique choisie pour cette rencontre qui se déroule durant deux jours à la maison de la culture Taos-Amrouche, est : "24 ans d'enseignement de tamazight : bilan et perspectives." Occasion pour les communicants, des directeurs de l'enseignement et de la recherche du HCA et surtout des praticiens qui sont sur le terrain à l'instar des pédagogues, des enseignants et des inspecteurs de tamazight, de faire un point sur la situation depuis l'introduction de tamazight à l'école en 1995 jusqu'à aujourd'hui. Et de relever notamment les contradictions entre le discours officiel avec la réalité du terrain. C'est le cas de Djamel Ikhloufi, inspecteur de tamazight au cycle moyen, qui a indiqué que les enseignants de tamazight en Algérie, qui sont quelque 2 757, ne représentent que 0,56% du personnel enseignant, qui est de 495 525.
Le taux concernant les élèves est de 3,95% et le gros de ces effectifs se trouve en Kabylie et dans les wilayas limitrophes, à savoir Bouira, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Boumerdès. Et pour l'apprenant algérien de tamazight, il ne découvre cette langue qu'après 4 ans d'arabe et une année de français. Au début de sa communication, il a commencé par affirmer qu'il n'y avait pas eu de texte juridique pour tamazight durant 13 années, soit de 1995 à 2008. Il a fallu attendre la loi d'orientation sur l'éducation nationale. Et bien que celle-ci soit intervenue après que tamazight a été déclarée ? dans le texte fondamental en 2002 ? langue nationale, force est de constater, a-t-il indiqué avec insistance, que le pouvoir politique a fait dans la hiérarchie entre l'arabe et tamazight. Explications : si l'arabe est déclaré "langue, culture et civilisation", tamazight est considérée, déplorera-
t-il, "langue, culture et patrimoine". Traduction : "Elle est bonne pour le musée." Il citera aussi l'article 34 de la même loi : l'apprenant algérien "devra pouvoir apprendre cette langue, tamazight en l'occurrence, qui est nationale encore une fois, afin d'être en mesure de répondre à la demande". Aussi, il a plaidé pour son abrogation et sa mise à niveau. Il n'a pas manqué aussi de révéler que le problème est, de son point de vue, "éminemment politico-idéologique". Plus encore, il a déploré le fait que les officiels aient insisté, dans le sillage des marches du 11 décembre dernier des lycéens et des étudiants pour tamazight, dans leurs déclarations publiques pour plus d'efforts pour la généralisation de tamazight sans pour autant insister sur le caractère obligatoire. Ce qui est plus important, selon lui. Il dénonce un discours démagogique. La preuve, ajoutera-t-il, le pouvoir politique parle de l'ouverture de 300 postes budgétaires pour tamazight. Et pour toute l'Algérie alors que l'on avait ouvert par le passé quelque 350 postes pour la seule wilaya de Béjaïa. Pour ce qui est des autres communications, toutes étaient aussi intéressantes les unes que les autres.
On a particulièrement apprécié celle de Chérifa Bilek, directrice de l'enseignement au HCA, qui a fait un état des lieux 24 ans après l'introduction de tamazight à l'école. Salim Guettouchi, pédagogue et enseignant à Batna, a parlé de l'introduction de tamazight dans le pays chaoui.
Mustapha Tidjet, maître de conférences à l'université de Béjaïa, s'est demandé, quant à lui, "quelle langue amazighe enseigner au primaire '" Enfin, Boudjemaâ Aziri, directeur de recherche au HCA, a parlé des "incohérences de l'enseignement de tamazight, problèmes objectifs ou erreurs de stratégie et autres obstacles".
M. Ouyougoute
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