Algérie

Les enseignants contractuels annoncent une grève de la faim



Pour la seconde fois en l'espace d'un mois, des représentants des enseignants contractuels adhérents au Conseil national des enseignants contractuels, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP), ont organisé hier, au siège de cette représentation, une conférence de presse pour annoncer ce qui n'était jusque-là qu'une menace, le recours à la grève de la faim, « comme seule alternative pour interpeller les pouvoirs publics sur la situation socio-professionnelle de quelque 45 000 enseignants contractuels ».

Dans un communiqué publié à l'issue de cette rencontre avec les représentants de la presse, il est question notamment des déclarations de la chargée de communication du conseil pour argumenter le recours à cette ultime action de protestation après avoir épuisé tous les autres moyens, tels les rassemblements devant la tutelle, les contacts avec les différents groupes parlementaires pour porter leurs revendications auprès des responsables concernés.

Dans son intervention, Meriem Maârouf a avancé que le but de cette action extrême est de dénoncer la négligence et la sourde oreille de la tutelle par rapport aux nombreuses doléances exprimées par la corporation. Elle a déclaré à cet effet : « nous avons essayé par tous les moyens possibles d'avoir gain de cause auprès de la tutelle, en organisant des rassemblements devant la maison de la presse, les directions de l'Education de wilayas, le ministère de tutelle, le Palais du gouvernement et même la présidence de la République.

Parallèlement, des plateformes de revendications ont été remises aux différents groupes parlementaires qui, à leur tour, ont saisi la tutelle. Toutefois, toutes ces démarches se sont avérées vaines et aucune réponse ne leur a été donnée ». La représentante des enseignants contractuels a estimé, par conséquent, que la grève de la faim s'est imposée comme seule action pour faire entendre la voix de quelque 45 000 enseignants menacés par un licenciement du fait que leur profil ne répond plus aux critères définis en matière de recrutement d'encadrement pédagogique.

Dans ce contexte, l'intervenante a rappelé que ces enseignants, généralement des ingénieurs, psychologues ou des journalistes ont exercé, dans leur majorité, comme enseignants depuis plus de 10 ans dans les écoles et les lycées. Elle a révélé qu'il existait une discrimination en matière de droits entre les enseignants contractuels et leurs collègues titulaires à l'instar des congés de maternité, les mois de vacances impayés, les oeuvres sociales.

Dans ce sens, elle a repris l'exemple de cet enseignant de Bab Ezzouar, qui a été licencié pour ne pas avoir pu rejoindre son poste en raison d'un accident de travail.

Melle Mârouf a expliqué que le changement opéré récemment, avec l'introduction d'un concours de recrutement seulement pour le palier du moyen, ces mêmes enseignants qui ont acquis un capital expérience se voient du coup exclus du fait que leurs diplômes ne figurent pas parmi ceux retenus. La conférencière a révélé également que des enseignants contractuels, à l'exemple de ceux des wilayas de Béjaïa et Adrar, n'ont pas perçu leurs salaires depuis 3 ans. Cette restriction concerne l'ensemble de cette catégorie d'enseignants qui ne perçoivent leurs rémunérations qu'au bout de 6 ou 7 mois.

Concernant la grève de la faim, l'intervenante a fait savoir qu'une quarantaine d'enseignants de diverses wilayas du pays prendront part à cette action, action qui est appelée à faire tache d'huile, du fait que 25 autres wilayas ont souscrit à cette démarche.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)