Algérie

Les enseignants : «C'est un massacre»


Les enseignants : «C'est un massacre»
Colère - «Auparavant nous étions des enseignants de vocation et de profession, mais après cette mesure, nous nous sommes retrouvés dans des fonctions de gardiens d'enfants, de musiciens et autres stupidités», déplorera Ghilas, un enseignant.
«Le ministère aurait dû nous avertir, préparer le terrain.
C'est aberrant de venir imposer une nouvelle grille horaire du jour au lendemain», nous dit le président du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), Abdelkrim Boudjnah. Contacté par InfoSoir, il estime que le nouvel horaire «n'est pas un allégement, mais plutôt un déficit et une atteinte de plus aux enseignants, aux élèves et à tout le personnel de l'éducation».
Il explique : «Le nouvel horaire a scellé le changement de la fonction de l'enseignant, qui passe de son rôle de professeur à un rôle de gardien d'enfants. Figurez-vous que la nouvelle circulaire oblige les enseignants à rester dans l'établissement scolaire, entre 11h 15 et 13h, et cela pour garder les enfants, les faire jouer'».
Dramatique. De plus, ajoutera-t-il, après 14h 30, les enseignants doivent encore rester avec les enfants pour encore les surveiller, jouer avec eux aux échecs et leur faire de la musique. Le comble, critique encore le porte-parole du Snte, est que ces enseignants ne connaissent rien à ces disciplines. D'ailleurs, dans la déclaration de l'appel à la grève lancé par ce syndicat le 10 octobre dernier, ce point figure dans la liste des revendications. «Dans notre mouvement de débrayage, le volet de l'allégement des horaires est soulevé, et notre revendication est ferme : alléger plutôt le programme, pas les horaires», estime le syndicaliste.
Pour la distraction des enfants, propose le syndicat des travailleurs de l'éducation, «le ministère devrait faire appel à des jeunes diplômés qui sont justement spécialisés en la matière, au lieu de déformer le corps des enseignants et sa vocation».
A l'école primaire Djenane-El-karma de Birkhadem, nous avons rencontré quelques enseignants qui s'apprêtaient à quitter l'établissement vers 16 heures. Aussitôt le thème de notre présence dévoilé, Ghilas un enseignant qui n'attendait que l'occasion de s'exprimer devant des journalistes, soupire, en regardant ses collègues et dit : «Nous sommes justement en train de débattre ce point.
C'est affligeant ce qui nous arrive. Auparavant nous étions des enseignants de vocation et de profession, mais depuis cette circulaire, nous nous sommes retrouvés à assumer des fonctions de gardiens d'enfants, de musiciens, et autres stupidités.» Ines, institutrice également dans cet établissement, abonde dans le même sens que son collègue. «Ça n'arrange ni les enseignants, ni les élèves, ni les parents, personne ' sauf peut-être le ministre Benbouzid qui a instauré cette circulaire.».
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