Algérie

Les enseignants aussi ferment les routes



Les enseignants aussi ferment les routes
Le projet de réalisation de 244 logements pour les enseignants et les fonctionnaires universitaires a été lancé à Tamda, depuis 2004.La mode a donc fini par entrer à l'université. La fermeture des routes est un mode de contestation adopté désormais même par les universitaires. Hier, des enseignants de l'université de Tizi Ouzou ont procédé à la fermeture de la route qui passe devant l'entrée principale du campus Hasnaoui 1 pour crier leur ras-le-bol de la longue attente pour recevoir les clés de leurs logements. Leur colère n'a donc trouvé que ce procédé qui n'était jusque-là appliqué que par les simples villageois. Finalement, même les universitaires y recourent pour se faire entendre.En fait, les fonctionnaires et les enseignants qui ont également observé un sit-in sur les lieux avaient placardé des banderoles sur lesquelles était exprimée leur colère de la longue attente jugée injustifiée. C'est en 2004 que le projet de réalisation de 244 logements pour les enseignants et les fonctionnaires universitaires a été lancé à Tamda. Les bâtiments étaient prévus sur une assiette foncière sise à côté du nouveau pôle universitaire. Sur les lieux de l'action, les concernés affirmaient que leurs cris n'ont jamais reçu d'écho. Bien au contraire, c'est le sentiment de mépris qui les a poussés à recourir à ce procédé. D'ailleurs, l'appel est directement lancé au wali de Tizi Ouzou après l'épuisement de toutes les voies de recours et la fermeture de toutes les portes. Par ailleurs, il est à noter que le procédé de la fermeture des routes a été appliqué, il y a juste une semaine par les habitants d'Abid Chemlal dans la banlieue d'Oued Aïssi, à 2 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Les habitants réclament le déplacement de l'arrêt des transports privés qui représentait, selon eux, un danger. Ce jour-là, la circulation dans la ville de Tizi Ouzou était quasiment obstruée. Les usagers des routes, essentiellement de la RN2, ont vécu un calvaire. Il fallait des heures pour rejoindre la ville de Tizi Ouzou située pourtant juste à deux kilomètres.Ce procédé a fini par ne plus être adopté par les villageois, surtout depuis les incidents fâcheux qui ont émaillé l'action des villageois de M'liha dans la commune de Makouda. Ce jour-là, deux jeunes citoyens ont trouvé la mort à cause des barricades et de la fumée dégagée par le feu mis aux pneus et autres d'arbres servant à fermer la voie aux passants. Selon des témoins oculaires, les deux jeunes frères roulaient à grande vitesse à bord de leur véhicule avant d'entrer dans la fumée. Un tronc d'arbre à fini par arrêter leur voiture au milieu des nuages de fumée. Un autre véhicule qui venait derrière a percuté le leur, provoquant un incendie à la première voiture. Les deux frères ont trouvé la mort alors que le troisième conducteur est sorti indemne avec quelques blessures.Enfin, rappelons que dans toutes ces actions, nous avons recueilli des témoignages de villageois qui reprochaient aux responsables incriminés le refus d'entendre leurs cris. L'absence d'écoute et de communication est la cause directe des actions en question et non les problèmes soulevés. Ceux qui accusaient toujours les villageois d'incivisme auront donc depuis hier la preuve par neuf qu'ils ont tort. Personne ne peut douter du civisme des enseignants universitaires. Bien au contraire, leur action d'hier prouvait sans ambages que beaucoup de responsables et d'élus sont atteints d'autisme. Le refus d'entendre les cris de détresse des citoyens quelle que soit leur catégorie est la cause directe de la violence qui caractérise notre société. Il est juste de signaler que le silence observé devant le mal des autres finit par atteindre tout le monde. Les universitaires pouvaient faire beaucoup depuis trois décennies pour sortir la société de son marasme. Ils n'ont pas fait, du moins, le minimum et cela a fini par les atteindre.


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