Algérie

Les enquêteurs sur le site du crash



Les enquêteurs sur le site du crash
Pour les spécialistes de l'aviation, l'enquête sur les circonstances du crash de l'Hercule C-130, appartenant aux forces aériennes, ne peut être uniquement du ressort du ministère de la Défense, qui avait dépêché, très tôt dans la matinée d'hier, une commission d'enquête composée de techniciens des forces terrestres et aériennes, ainsi que de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile.Elle concerne également le constructeur américain, Loockheed Martin, mais surtout le ministère des Transports ainsi que l'Etablissement national de la navigation aérienne (ENNA). En effet, l'Hercule qui s'est crashé est un avion de transport assurant des vols placés sous le contrôle de l'aviation civile. De ce fait, le ministère des Transports ainsi que l'ENNA sont tenus d'élucider les circonstances de l'accident, et ce, en ouvrant une enquête indépendante de celle du ministère de la Défense.Pourtant, jusqu'en fin de journée d'hier, aucune information n'a filtré des réunions marathoniennes au niveau du département de Amar Ghoul, alors que sur les lieux du crash, les experts militaires étaient toujours à l'œuvre. «L'étendue du site, son éloignement, son relief accidenté et la neige rendent la tâche des techniciens assez difficile», nous dit-on. Pour nos sources, les circonstances de ce crash «restent encore énigmatiques», soulignant que rien «n'indique que les conditions climatiques soient l'unique cause de l'accident».Le ministère de la Défense nous a habitués à frapper du sceau du secret militaire toutes les enquêtes sur les nombreux crashs (au moins une dizaine en une décennie) des avions de ses forces aériennes.Il n'est donc pas exclu que cette fois-ci, en raison du bilan assez lourd, des conditions dans lesquelles a eu lieu le crash et du statut des victimes - des officiers, des élèves officiers, des instructeurs, des appelés et des membres des familles d'autres éléments de l'ANP (dont l'épouse et la fille de l'adjoint du commandant de la 6e Région militaire) -, l'institution militaire impose l'embargo sur les résultats de l'enquête, et ce n'est certainement pas le constructeur qui les rendra publics, d'autant que les statistiques montrent une hausse importante du nombre de crashs ou d'accidents d'Hercule C-130, notamment militaire, à travers le monde durant ces dernières années.Cela constituerait une atteinte au droit à la vérité des Algériens, en général, et des familles des victimes, en particulier. Il est important de préciser que le ministère de la Défense n'a jamais rendu les rapports d'enquêtes sur les crashs de ses aéronefs, notamment ceux qui ont fait des victimes parmi les civils, comme cela a été le cas lors de la chute d'un Hercule, en juin 2003, sur des habitations non loin de l'aéroport de Boufarik, faisant une vingtaine de mort (et non une quinzaine comme écrit dans notre édition d'hier), dont une quinzaine d'habitants. A l'époque, le ministère avait rendu public un communiqué dans lequel, tout en annonçant la triste nouvelle, il avait promis de mener une enquête sur les circonstances de l'accident et d'en informer les familles des victimes. Une promesse jamais tenue au grand dam de l'opinion publique.Aujourd'hui, il n'est pas question de remettre en cause les investigations de la commission d'enquête du ministère de la Défense mais plutôt de les renforcer par une autre expertise, d'autant qu'il s'agit de comprendre les circonstances dans lesquelles un avion, connu comme étant sûr, a piqué vers le sol, tuant 77 passagers, dont une grande partie sont des civils, qu'il transportait à son bord. Si le ministère de la Défense se sent responsable de l'enquête en raison du fait que l'avion appartient aux forces aériennes, celui des Transports est aussi impliqué du fait que l'appareil était guidé ou plutôt pris en charge par les radars des contrôleurs aériens de l'aviation civile.




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