Algérie

Les enjeux du renseignement financier



L'action de l'Etat en matière de lutte multiforme contre le blanchiment d'argent et la corruption semble avoir atteint sa vitesse de croisière avec la fixation des missions de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) relevant du ministère des Finances. Le décret exécutif relatif aux attributions de cet organisme a été publié dans le dernier Journal officiel. Une autre mission des plus sensibles a également été attribuée à la CTRF, celle relative au financement du terrorisme.Parce que le renseignement financier est capital dans l'action de l'Etat, ce dernier vient de se doter d'un instrument juridique pour une plus grande efficience dans la lutte contre le blanchiment d'argent et ses interconnexions fort complexes.
D'après le Fonds monétaire international (FMI), le volume du blanchiment d'argent représenterait entre 2 et 5% du PIB mondial, soit près de 2.000 milliards de dollars. Face à ce chiffre mirobolant, il est aisé de se rendre compte de la nécessité absolue de lutter efficacement et urgemment contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et la corruption, autant de missions relevant désormais de la Cellule de traitement du renseignement financier dont le président est nommé par décret présidentiel.
Mais la lutte contre les pots-de-vin et l'argent malodorant nécessite aussi une coopération à l'échelle régionale et mondiale. Du juteux trafic d'armes et de drogues au kidnapping de touristes avec demande de rançon et prise d'otages, du vol de voitures de luxe aux actes de piraterie en tous genres, tous les moyens sont bons pour financer des activités criminelles. Au vu de l'ampleur des fonds publics détournés durant la période de l'ancien pouvoir, l'impérative lutte contre l'argent sale doit relever de la compétence des juridictions criminelles et frapper avec une main de fer pour dissuader les mains baladeuses à venir chiper des sous dans le portefeuille public.
Le changement structurel du nouvel Etat algérien passe inévitablement par la déconnexion totale des milieux d'affaires et de l'argent sale. La mission de police que doit assurer l'Etat doit s'accompagner d'un dispositif de vigilance permanent, équipé d'outils de filtrage, de profilage et de gestion des risques, liés à toute la sphère où l'argent sale circule.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)