Les enjeux d'une tripartite ELLE COINCIDE AVEC LA RENTREE SOCIALE ET À LA VEILLE DE LA PRESIDENTIELLE

Pour la première fois, les syndicats autonomes y prendront partCe qui est certain, la tripartite va inévitablement dans le sens de calmer la grogne sociale et d'anticiper les mouvements de protestation.
La rentrée sociale s'annonce houleuse. Le mois de septembre sera chargé sur tous les plans. Politique, économie et social seront tous au rendez-vous. Des événements importants sont attendus. La rentrée sociale, la rentrée parlementaire sont au menu. Or, l'événement phare qui va focaliser tous les regards c'est la rencontre de la tripartite. Cette réunion, tant attendue, intervient dans une conjoncture particulière marquée par la rentrée sociale et l'approche de la présidentielle de 2014.
Ce qui donne un caractère exceptionnel à cette tripartite. Ce n'est pas tout. La nouveauté est que pour la première fois, des syndicats autonomes participent à la tripartite. Ainsi, cette rencontre marque la fin du monopole de la Centrale syndical de l'Ugta qui a été jusqu'à présent le seul représentant de la famille des travailleurs.
L'annonce a été faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de son déplacement à Souk Ahras. «En septembre, se tiendra une tripartite, ou une tripartite élargie regroupant le gouvernement, les représentants des travailleurs et les responsables des organisations patronales pour étudier les moyens susceptibles d'améliorer l'investissement», a-t-il affirmé lors d'une rencontre avec des représentants de la société civile de Souk Ahras. Des dossiers lourds seront au menu de cette tripartite. L'abrogation de l'article 87 bis du Code du travail, la modification de la règle des 51/49% instaurée par la loi de finances 2009 et le retour du crédit à la consommation sont les grandes questions sur lesquelles sera interpellé le gouvernement. Les organisations patronales comme les syndicats attendent ce rendez-vous avec impatience. Les partenaires se préparent dès maintenant en menant une rude bataille pour arracher des acquis. La participation des syndicats autonomes à cette rencontre promet des débats houleux. La mission est loin d'être facile pour le gouvernement. Confronté à plusieurs organisations et de nombreux syndicats, le gouvernement aura du mal à convaincre. Ce dernier sera forcé de céder sur certains points entre autres l'article 87 bis qui permettra la revalorisation des salaires. Les travailleurs restent suspendus à cette proposition. Ce qui est certain, la tripartite va inévitablement dans le sens de calmer la grogne sociale et d'anticiper les mouvements de protestation.
Le gouvernement n'a pas d'autre choix. Vu que la rentrée de septembre est porteuse de germes de révolte, le gouvernement n'hésitera pas à casser sa tirelire pour acheter la paix sociale. Le rendez-vous de la présidentielle oblige. Afin d'écarter l'abstention à l'élection, le gouvernement ne va pas lésiner sur les moyens. Le crédit à la consommation est un autre chantier qui fait l'objet de réflexion. La demande des citoyens, ce mécanisme sera de nouveau réactivé. Pour permettre aux ménages de mieux respirer, le crédit à la consommation sera orienté vers la production nationale. Ainsi, le gouvernement fera d'une pierre deux coups. Tout en améliorant la consommation des ménages, le gouvernement va encourager la production nationale.
Le dossier des investissements sera abordé. Voulant encourager davantage l'investissement, le gouvernement s'engage à améliorer le climat des affaires en s'attaquant à la bureaucratie. «Beaucoup de procédures seront incluses dans la loi de finances complémentaire 2013, qui sera adoptée prochainement pour faciliter davantage les procédures aux investisseurs, surtout pour les investisseurs algériens», a précisé M.Sellal.