Algérie

Les enjeux d'une élection anticipée



La fatalité d'une dissolution des Assemblées élues, nationale et locales et l'organisation d'élections législatives et locales anticipées, qui constituent la toute prochaine étape dans la mise en train du programme du président de la République, n'est certainement pas pour plaire à beaucoup de monde. Déjà, on voit bien une agitation sur la scène qui révèle le désarroi de certains hommes politiques qui savent pertinemment que leur départ, ou celui des élus de leur parti, est définitif, et qui tentent par divers moyens de faire diversion pour faire durer cette mandature, qui arrive à échéance au mois de mai 2022. Mais, il est certain que le compte à rebours a commencé, car ces Assemblées élues n'ont obtenu un léger sursis qu'à la suite de la maladie du Président, qui a retardé le lancement du chantier concernant la révision de la loi électorale, un préalable à l'organisation de ces élections anticipées qui devait se tenir à la fin de l'année 2020, ainsi que la signature de la Constitution par le président de la République et sa publication au Journal Officiel. Dès sa première apparition après une absence qui aura duré près de deux mois, le président de la République a clairement signifié que cette étape tient une place importante dans l'édifice politique de la nouvelle Algérie. Pressant en cela la commission chargée de l'élaboration de cette loi organique relative aux élections de “rendre ses conclusions” dans un “bref délai” de “10 à 15 jours”. Soit le temps pour le président de la République de regagner le pays. Cette reconfiguration de la scène politique nationale, en phase de donner au pays une nouvelle classe politique, serait-elle salutaire pour le renforcement de la démocratie ou ne donner au bout qu'une copie de ce qui existait déjà avec de nouveaux acteurs sur les planches ' Tout dépend de l'évolution des évènements et de la composante des candidats qui vont chercher les voix des électeurs. En tout cas, ces élections législatives et locales anticipées seront un véritable test de vérité pour les partis politiques, qui, loin des cooptations et du système des quotas, devraient connaître leur réel poids sur la scène nationale. Certains vont tomber de haut, d'autres perdraient le peu de représentants qui siègent au sein de ces Assemblées, mais qui rapportent gros en cotisations et en prestige politique. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'à l'exception d'un parti ou deux, qui refusent de participer aux élections législatives et locales, souvent pour des raisons de structuration de leurs assises et non par principe politique, tous les autres ne ratent jamais le rendez-vous. D'où les angoisses ressenties par certains et qu'ils font peser sur cette importante prochaine échéance, considérée comme un premier couronnement des actions urgentes s'inscrivant dans le cadre de la réforme politique inscrite au programme du président de la République. Car, il est à prévoir que, convaincus qu'ils sont de leur échec, certains vont tout mettre en ?uvre, y consacrer toute l'énergie qui leur reste encore, pour que ce rendez-vous soit éloigné ou ne se tienne pas du tout. A moins que d'ici là, on arrive à trouver une solution politique qui déboucherait sur «un pacte politique national regroupant l'ensemble des forces nationales et patriotiques», comme plaidé par le FFS, qui souhaite dans ce contexte la transformation du Hirak du 22 février 2019 en projet politique. Une vision qui veut s'arrimer solidement aux prochaines échéances électorales et plus loin encore. Donnerait-on le temps à cette idée pour prendre forme '


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