Algérie

Les enfants réfugiés, victimes de «l'absence de stratégie du gouvernement»



Les enfants réfugiés, victimes de «l'absence de stratégie du gouvernement»
On les croise sur les parkings, au marché ou dans les mosquées : les enfants des réfugiés syriens, arrivés au début du conflit dans leur pays en 2011, son livrés à eux-mêmes.Aucune association ni même le gouvernement ne sont en mesure d'en estimer le nombre, car les parents refusent de fréquenter les structures d'accueil. Le Croissant-Rouge algérien, qui avait ouvert un centre d'accueil à Sidi Fredj en 2011, s'est rapidement retrouvé sans réfugié. Les versions se contredisent : les Syriens parlent de conditions inhumaines alors que certaines sources du CRA évoquent la volonté de ces réfugiés «de retrouver leur liberté pour mendier». Pour certaines associations, en particulier la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), l'absence de prise en charge des réfugiés est d'abord à mettre sur le compte d'une «absence de stratégie de la part des autorités». «De plus, l'Algérie n'a pas respecté la Convention internationale des droits de l'enfant, ni celle signée et ratifiée pour les droits des réfugiés», affirme Salah Dabouz, président de la Ligue à El Watan Week-end.De son avis, si le gouvernement a ratifié cette convention, elle devrait en principe être appliquée «en priorité avant même les textes nationaux». Quelles que soient les causes de leur exil, l'Algérie est dans l'obligation de leur proposer les mêmes services qu'à ses citoyens, mais «notre pays viole déjà la Constitution et les droits des citoyens, comment-voulez vous qu'il se penche sur les droits des réfugiés venus de la Syrie ou du Mali '», s'interroge Salah Dabouz.La situation est plus compliquée pour les Maliens, dont la première vague est arrivée à Alger en mars 2012. Pour eux non plus, aucune décision n'a été prise. Ce n'est qu'en octobre dernier que l'éventualité «d'une feuille de route» a été évoquée par la ministre de la Solidarité : «Le gouvernement se réunit régulièrement pour élaborer une feuille de route opérationnelle pour résoudre les problèmes des migrants africains en leur fournissant des locaux pour les regrouper et une prise en charge alimentaire et sanitaire avec la contribution de tous les secteurs.» Pour Mounia Meslem, «les migrants africains n'ont pas encore le statut de réfugiés, car ce n'est pas à l'Algérie de dire qu'ils sont ou non des réfugiés». Petite avancée, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a promis la scolarisation des enfants.




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