De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Les enfants sont l'avenir du pays. Combien de fois n'a-t-on entendu cette assertion dans la bouche de responsables, qui semblent loin de ce que vivent les enfants, de ce que veulent les enfants et de ce qu'il faut aux enfants ' De l'échec de l'école, qui produit des universitaires analphabètes, au manque de vaccins pour prémunir les bambins des maladies, en passant par le désert culturel qui les enfonce dans l'oisiveté, les enfants semblent être tout sauf cet avenir du pays, dont on se préoccupe et on s'occupe. Et, quand les aspects les plus vitaux pour les enfants sont négligés, peut-on attendre un miracle, dans un secteur sacrifié pendant plus d'une décennie ' La culture au profit des enfants n'est pas encore une priorité pour les responsables au niveau national, mais aussi dans toutes les wilayas du pays, y compris Tizi Ouzou. Cette wilaya où ni les responsables, ni les parents, ni les associations ne font l'effort qu'il faut pour éveiller l'artiste qui sommeille chez les enfants. Il faut dire que cette situation peut trouver des explications, parfois objectives. Les parents ne semblent pas emballés par l'idée de mettre leurs enfants sur les rails culturels et artistiques. Dans un pays où l'artiste finit pauvre, seul et dans l'ingratitude générale, ce n'est pas chose aisée, pour des parents, de lancer leurs enfants dans des «carrières» incertaines. La création récente d'un conseil national des arts et des lettres chargé, notamment, de l'élaboration du fichier national des artistes et de la carte professionnelle de l'artiste, pourrait peut-être changer la donne, dans la mesure où cette instance, présidée par l'écrivain et chercheur en musique, Abdelkader Bendamèche, pourrait rendre plus lisible la vie des artistes, et rassurer, de ce fait, les parents d'enfants montrant des aptitudes culturelles et artistiques à même d'en faire des stars, ou des hommes de culture.
De leur côté, les pouvoirs publics continuent à s'appuyer sur la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, considérée comme la Mecque de l'activité culturelle. Des ateliers d'initiation de plusieurs disciplines artistiques et culturelles y ont été créés au profit, notamment, des enfants. Mais que peut cette seule institution pour les dizaines de milliers d'enfants de la wilaya de Tizi Ouzou, particulièrement ceux vivant dans les localités les plus reculées ' Eloignés du chef-lieu de wilaya et privés d'une gestion optimale des centres culturels et des maisons de jeunes, les enfants de cette wilaya vivent la culture au rythme de l'improvisation, à laquelle l'on se donne, lors de certaines occasions, comme les vacances scolaires ou certaines journées particulières, comme la Journée mondiale de l'enfance, le 1er juin, ou la Journée de Youm El Ilm, le 16 avril. Parfois même dans le bricolage. Il est vrai que la vulgarisation, la démocratisation et la socialisation de la culture et des arts ne peut pas être l'apanage des seuls pouvoirs publics.L'implication de tous est indispensable, pour réussir une action culturelle sérieuse en direction des enfants. Et, en dehors des pouvoirs publics et des parents, il y a aussi le rôle des associations culturelles et même sociales, qui est d'une importance capitale. Les faibles moyens dont dispose le tissu associatif de la wilaya ne lui permettent pas de mettre en 'uvre des programmes d'activités intenses et intéressantes en direction des enfants. A peine si les associations arrivent à organiser des activités récréatives sporadiques, dans le but de permettre aux enfants de souffler un peu et de passer un moment agréable. Alors, de là à penser à des actions qui réveilleraient les artistes qui sommeillent en eux'
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Posté Le : 06/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M B
Source : www.latribune-online.com