La rupture de plusieurs médicaments anticancéreux continue de pénaliser les enfants atteints de cancer. Résultat : les chances de guérison des enfants malades sont considérablement réduites contre un taux de récidive en hausse. Des enfants hospitalisés au CPMC sont en train de rechuter faute de traitement, avertit le professeur Boudiaf, chef de service d'oncologie pédiatrique du CPMC. Ce professeur lance un énième cri de détresse aux autorités afin de trouver une solution «pérenne» pour ces enfants.Les enfants atteints de cancer se battent sur deux fronts : la maladie qui les ronge et l'indisponibilité des médicaments. Souvent, ils font aussi face au problème de manque de places d'hospitalisation. Le problème de la rupture des médicaments destinés aux enfants atteints de cancer est visiblement sans fin. En septembre dernier, devant une situation intenable, le professeur Houda Boudiaf, cheffe de service d'oncologie pédiatrique, a poussé publiquement un coup de gueule.
Le ministre de l'Industrie pharmaceutique n'a pas tardé à réagir. Benbahmed a délivré une dérogation pour la PCH pour importer ces produits, et il a procédé à l'installation d'un groupe de travail intersectoriel pour prévenir ces pénuries dans le futur. Pourtant, près de trois mois après ces annonces, la situation des enfants cancéreux est toujours au même stade. Après avoir «réglé» le problème momentanément suite à quelques dons, les services d'oncologie pédiatrique retombent, une nouvelle fois, dans la pénurie.
Methotrexate haute dose 500 mg et 1g, Dacarbazine et l'asparaginase... ces produits de première ligne sont indisponibles, affirme le professeur Boudiaf. «Nous sommes à la case zéro, on retombe dans la pénurie», lance-t-il.
La cheffe du service d'oncologie pédiatrique du CPMC crie son «ras-le-bol» de cette situation sans fin. Le quotidien des enfants malades n'est déjà pas facile à cause de la lourdeur de leur maladie, ajoutez à cela, le manque de places d'hospitalisation et des traitements. «Ils nous ont ramené un quota de methotrexate que nous avons épuisé. Actuellement, je ne dispose pas de quoi traiter mes malades, nous allons où comme ça ' Nous sommes face à des malades que nous ne pouvons pas hospitaliser, faute de places, et nous devons faire face aussi au manque de médicaments. Nous sommes sous stress continu. Je suis arrivée au stade où je suis obligée d'arrêter les hospitalisations. Nous n'avons plus de traitements, il faut que ça tombe toujours sur les enfants», raconte en colère le professeur Boudiaf.
Des enfants sont en train de rechuter, dénonce-t-elle, faute de traitement. «Ce sont des médicaments de première ligne, je ne parle pas de l'immunothérapie ou des traitements coûteux. Nous sommes arrivés au stade où nous sommes obligés de calculer comme les épiciers au milligramme près», souligne ce professeur, qui interpelle le président de la République, pour se pencher sur ce dossier et arriver à trouver une solution pérenne. La moyenne des nouveaux cas de cancer pédiatrique enregistrés en Algérie est de 1 500 nouveaux cas par an. «Nous n'arrivons pas à prendre en charge correctement les enfants atteints de cancer, bien qu'ils ne soient pas nombreux», souligne le professeur Boudiaf, désespérée. Le drame, c'est que le problème ne risque pas de trouver une solution de sitôt.
La PCH ne recevra sa commande qu'en février 2022. D'ailleurs, cet établissement est pointé du doigt, pour être à l'origine de cette situation en ne déclarant pas ses stocks au ministère de l'Industrie pharmaceutique.
S. A.
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Posté Le : 04/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salima Akkouche
Source : www.lesoirdalgerie.com