Algérie

Les enfants des nuages, à New York Christopher Ross cible de virulentes attaques marocaines Pour avoir assisté à la projection du film de Javier Bardem,



Une nouvelle campagne de presse a été orchestrée au Maroc contre Christopher Ross pour avoir assisté le 7 mars à New York à la projection du film Les Enfants des nuages qui retrace la vie des Sahraouis depuis l´occupation de leur territoire par le Maroc en 1976 et le combat engagé par le Front Polisario pour l´indépendance du Sahara occidental.
Ce film, produit par le cinéaste espagnol Javier Bardem, double Oscar du cinéma, a remporté récemment le Prix Goya en Espagne.
Provocation des transfuges sahraouis
Ce film documentaire a été projeté au siège des missions diplomatiques d'Afrique du Sud, du Mozambique et du Zimbabwe, à l'Onu, en présence de l´indépendantiste sahraouie Aminatu Haider, de Kerry Kennedy, président du Centre Robert N. Kennedy pour la «Justice et les Droits de l'Homme» et de Javier Bardem qui a animé un débat sur le film qu´il a réalisé en collaboration avec le cinéaste espagnol Álvaro Longoria, comme lui fervent soutien de la cause sahraouie.
Christopher Ross a écouté les protestations faites sur un ton agressif des partisans des thèses marocaines comme la députée Amina Malaanine, d'origine sahraouie, qui ont reproché à Javier Bardem de n´avoir pas recueilli le point de vue du Maroc dans son film, reprend les témoignages et les déclarations des indépendantistes et des opinions des personnalités tierces. Le cinéaste espagnol a répliqué à ces attaques en rappelant qu´il avait adressé aux autorités marocaines une demande pour recueillir leur version sur le conflit sahraoui qui dure depuis 38 ans sans jamais obtenir de réponse de Rabat.
Seconde campagne depuis mai dernier
La presse marocaine aux ordres du Palais royal a ciblé Christopher Ross, l'accusant d´avoir «failli au principe de neutralité que lui impose sa mission en assistant à la projection de ce film qui fait la propagande du Front Polisario». Le site Web attribue au diplomate américain ce commentaire au terme de la projection du film : «Il est lamentable que le Maroc refuse le référendum au Sahara occidental».
Des témoins ont rapporté qu´au contraire, «M.Ross avait écouté en silence le débat contradictoire, sans prendre aucunement la parole ou faire de déclarations, se limitant seulement à saluer ses connaissances parmi les participants». Cette campagne d'hostilité contre Christopher Ross est la seconde depuis mai dernier, lorsque le gouvernement marocain avait demandé au Secrétaire général
de l´Onu, M.Ban Ki-moon, le départ de son Représentant personnel pour le Sahara occidental, au motif que cet ancien diplomate américain penche pour les thèses du Front Polisario. Non seulement M.Ban Ki-moon a réservé une fin de non-recevoir à cette initiative, mais le SG de l'Onu réitérera son soutien au diplomate américain qui a poursuivi sa mission dans la région en se rendant même, en octobre dernier, à Al Ayoune, pour y rencontrer les indépendantistes sahraouis, dont Aminatu Haider.
Témoignage de Aminatu Haider devant la justice espagnole
Aminatu Haider a été entendue mercredi par le juge espagnol Pablo Ruiz comme témoin à charge contre le Maroc dans l´affaire des centaines de disparus au Sahara occidental entre 1976 et 1987. A sa sortie du tribunal, elle a déclaré à la presse avoir «livré au juge des informations précises et actualisées sur les méthodes employées par le Maroc en vue de l'élimination ethnique du peuple sahraoui». Aux portes de l´Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole, l´attendait un groupe d´activistes qui reprenait les slogans traditionnels des marches de soutien au peuple sahraoui :
«Maroc coupable», «Espagne responsable». L´indépendantiste a ajouté qu´elle avait informé le magistrat espagnol de «la pratique au quotidien des tortures et des séquestrations systématiques» au Sahara occidental. «Je suis témoin et victime directe des faits consignés dans la plaine déposée (par un groupe de Sahraouis avec le soutien d´ONG espagnoles) contre le Maroc pour génocide dont certains responsables sont encore en activité»,
a-t-elle indiqué en précisant que les responsables du génocide sont les mêmes qui avaient ordonné en 2005 sa propre détention pendant 4 ans à la «prison noire» où elle avait subi des «tortures», ainsi que l´assaut contre le camp de protestation pacifique de Gdeim Izik, en novembre 2010. Après avoir exprimé sa «confiance en la justice espagnole» pour faire la lumière sur le génocide du peuple sahraoui et condamner ses auteurs, Aminatu Haider a tenu à rappeler que «l´Espagne reste du point de vue du droit international la puissance administrative du Sahara occidental».


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