Algérie

Les enfants d'un ex-ministre et d'un général à la retraite maintenus en détention



L’affaire avait soulevé moult interrogations après les tentatives d’étouffement dont elle a fait l’objet, du fait qu’elle implique sept personnes, parmi lesquelles les enfants de l’ancien ministre, Abderrahmane Belayat, et du général à la retraite Allioua, des amis de longue date. Tout a commencé le 25 décembre dernier lorsque les services de police sont informés d’une opération de vente de drogue dure, héroïne, à Hydra. La souricière permet d’arrêter les jeunes Sid Ahmed et Réda, à bord d’une Golf, dans laquelle sept capsules d’héroïne ont été récupérées. L’interrogatoire permet de remonter la filière. Les capsules, auraient-ils révélé, sont achetées pour la somme de 3000 DA l’unité auprès d’un certain Mahdi, dit «Dr Boch», qui, lui, «s’approvisionne auprès d’un Malien du nom de Abdou», résidant à Bordj El Kiffan.  Les recherches aboutissent à l’arrestation de Mahdi, en compagnie du fils du général Allioua, alors qu’ils étaient à bord d’une Peugeot 207, appartenant à ce dernier. A l’issue de la fouille du véhicule, sept capsules d’héroïne et une autre contenant du «crack» y auraient été découvertes. Mahdi aurait affirmé que la «marchandise» lui a été vendue par Hafsi Belayat, qui lui déclare l’avoir obtenue auprès d’un ressortissant nigérian résidant à Ouled Fayet, dit Hassan, qui semble être le dealer. Arrêté, il aurait reconnu avoir vendu de la drogue à Allioua et Belayat, pour 3000 DA la capsule, qu’ils revendent à leur tour à raison de 3500 DA l’unité. Le 2 janvier 2011, les sept prévenus sont présentés au parquet de Bir Mourad Raïs, près la cour d’Alger, qui les a placés sous mandat de dépôt, «pour importation, commercialisation, vente et consommation de drogue et de psychotropes». Lors de l’instruction, Belayat et Allioua auraient affirmé s’approvisionner auprès de Mahdi pour leur propre consommation, alors que ce dernier aurait déclaré que la marchandise serait destinée aussi à la vente. Au mois d’avril dernier, les avocats de Belayat et de Allioua avaient introduit des demandes de mise en liberté provisoire, mais la chambre d’accusation les a rejetées. La défense a justifié sa demande par des dossiers médicaux de psychiatrie, prouvant que les mis en cause nécessiteraient des cures de désintoxication dans des structures spécialisées, c’est-à-dire en dehors de la prison. Elle estime que «la drogue trouvée en leur possession était destinée à leur propre consommation et non pour la revente». Après la confrontation des sept prévenus, le 3 mai dernier, le dossier a été renvoyé la semaine écoulée vers la chambre d’accusation pour la qualification des faits. La défense espère que l’affaire soit scindée en deux. Une partie impliquant les deux ressortissants nigérians, Hassan et Brahim (ce dernier est porteur d’un passeport malien), accusés d’importation et commercialisation de drogue, des faits considérés comme des crimes au vu de la loi, et une autre mettant en cause les cinq autres prévenus, auxquels le juge reproche la vente et la consommation de drogue et de psychotropes, des délits punis par le tribunal correctionnel. Mais il est également probable que la chambre d’accusation renvoie l’affaire devant le tribunal criminel qui statuera également pour les délits.
A signaler que durant l’instruction, Hafsi Belayat, avait été déféré devant le tribunal de Chéraga, qui l’avait condamné par défaut à une peine de 10 ans de prison. A l’issue du procès, il a obtenu la relaxe.
 


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