Les Emirats veulent investir le grand Sud

Les hommes d'affaires émiratis montrent un intérêt très remarqué à étendre leurs investissements en Algérie. Tous les secteurs intéressent ces opérateurs économiques arabes et en particulier l'industrie, l'agriculture et l'habitat qui présentent des opportunités importantes. Changement de cap pour les Emiratis qui étaient, jusque-là, orientés vers deux secteurs seulement: les services et le foncier.  La visite de la délégation émiratie conduite par le président du conseil d'administration de la chambre de Commerce et d'Industrie CCI d'Abou-Dhabi et président de l'union des chambres du commerce et d'industrie des Emirats Arabes Unis, M. Salah Salem Ben-Oumeir, s'est poursuivie, jeudi, par la rencontre de la délégation avec les ministres de l'Agriculture, M. Saïd Barkat et de l'Habitat, M. Noureddine Moussa.  Des discussions, des propositions et une volonté affichée des Emiratis de concrétiser, rapidement, des projets d'investissement en Algérie. Voilà un pas qui marque le début d'une coopération dans le domaine économique, en attendant l'aboutissement de tous les engagements pris de part et d'autre. Dans le communiqué de presse du ministère de l'Habitat, on annonce même l'installation en Algérie, dans les prochains jours du groupe émirati «Alqudra» qui va entreprendre les études des investissements envisagés. La rencontre de la délégation avec le ministre de l'Agriculture a été l'occasion de présenter toutes les potentialités du secteur en axant, essentiellement, sur les possibilités d'investissement dans le grand Sud. La mise en valeur de la production dans cette région, sa prise en charge, la valorisation et l'exportation des produits agricoles tels que les primeurs, les dattes et les produits des terroirs sont les points évoqués, lors de cette audience qui s'est déroulée en présence de l'ambassadeur des Emirats Arabes Unis en Algérie. Le ministre a aussi mis en exergue les opportunités d'investissement dans d'autres créneaux tels que la production laitière et sa valorisation, l'oléiculture, les cultures oléagineuses, les plantes condiments et florales, ainsi que le conditionnement et la transformation. Plein de projets qui peuvent être réalisés par investissements directs ou dans le cadre d'un partenariat.  Les discussions entre les deux parties ont, également, porté sur le volet administratif et notamment les facilitations et dispositifs d'incitation mis en place dans ce secteur.  M. Saïd Barkat a insisté pour que la coopération entre les opérateurs économiques algériens et émiratis soit positive et contribue au développement des relations dans différents domaines: l'agriculture, l'agro-industrie et l'agro-alimentaire. Un avis que partagent les hôtes du ministre qui ont exprimé leur volonté d'engager rapidement des projets dans les différents créneaux évoqués. Quant à la rencontre avec le ministre de l'Habitat, les Emiratis ont montré un intérêt pour l'investissement dans les domaines de la promotion immobilière et du tourisme. «Des assiettes de terrain situées dans le centre urbain (Alger) destinées à des projets immobiliers et hôteliers ainsi que des zones d'expansion touristiques (ZET) susceptibles de recevoir de grands projets touristiques ont été proposées à la délégation émiratie.  Enfin, la visite des hommes d'affaires émiratis devait être sanctionnée par la signature de plusieurs accords d'investissements et de partenariat.  M. Salah Salem Ben Oumeir a affirmé, dans ce contexte, que son pays oeuvre à «l'exécution rapide» des accords et des six mémorandums d'entente signés la semaine dernière à Abou-Dhabi dans le cadre de la commission mixte algéro-émiratie. Il a indiqué, mercredi, qu'un groupe de sociétés émiraties «examinent actuellement les moyens d'investir en Algérie notamment dans les domaines de l'agriculture et de l'industrie». Le projet d'usine d'aluminium de Béni-Saf d'une valeur de 5 milliards de dollars, le projet de production laitière à Tiaret et le projet de création d'une centrale électrique (Hadjratt Nous 1.200 mégawatts) d'une valeur d'un milliard de dollars.  Les Emirats, a-t-il ajouté, qui ont bénéficié des expériences algériennes dans le domaine de l'industrie du pétrole et du gaz sont «disposés à faire bénéficier l'économie émiratie de nombreuses autres expériences».