L'Opep semble avoir du mal à faire régner la discipline en matière de respect de l'accord de limitation de production conclu avec ses alliés. Et en l'espèce, les Emirats arabes unis sont l'un des plus mauvais élèves, continuant à surproduire du brut.L'agence américaine Bloomberg, reprenant des données établies par l'Agence internationale de l'énergie, a indiqué hier que les Emirats arabes unis ont pompé "3 millions de barils par jour en juillet dernier et qu'ils en ont fourni davantage encore en août".
L'agence ajoute que les données qu'elle a compilées montrent cependant que le pays a expédié "environ 2,9 millions de barils par jour le mois dernier", faisant remarquer que ces chiffres "sont nettement plus élevés que les 2,693 millions de barils par jour de production du mois d'août annoncés par le ministre émirati de l'Energie".
Ce volume de production est par ailleurs supérieur "de plus de 100 000 barils par jour au quota de production" que l'Opep+ a attribué au pays, dans le cadre de l'accord de baisse de production. Les Emirats arabes unis produisent ainsi en dehors des limites fixées par l'accord, mettant dans la gêne l'organisation pétrolière et ses partenaires.
Et, lorsque l'un des principaux pays du Golfe "ne parvient pas à atteindre son objectif de conformité" à l'accord (c'est le cas des Emirats arabes unis aujourd'hui), cela "soulève des questions sur la durabilité" de l'accord de baisse de production, a déclaré Bill Farren-Price, consultant chez RS Energy Group, cité par une dépêche de Bloomberg.
En tout cas, de nombreux experts se demandent si la durabilité de cet accord était assurée pour l'avenir et dans quelle mesure l'accord servait à stabiliser effectivement les marchés.
Cela dit, il n'y a pas que les Emirats arabes unis qui se distancient du contenu de l'accord en question. L'Irak ne fait pas preuve également d'une détermination suffisante pour le respect de l'accord.
Aujourd'hui, "des politiques irakiens critiquent l'accord de limitation de production signé par le précédent gouvernement intérimaire et en vertu duquel, Bagdad s'était engagé à réduire considérablement sa production", selon Reuters.
En Irak, souligne l'agence britannique, "le ton monte lors de discussions à huis clos" autour des engagements de réduction pris par Bagdad dans le cadre de cet accord.
Elle ajoute que "des appels se font de plus en plus entendre en Irak, demandant à l'Opep d'exempter le pays de l'application de l'accord". Au terme d'une réunion tenue fin août dernier, l'Opep+ avait souligné "l'urgence du respect des coupes" par chacun des membres de l'alliance.
Certes, le niveau de respect de l'accord de limitation de production a atteint "96% en juillet dernier", mais l'Opep+ insiste sur le fait que l'ensemble de ses membres doive observer une stricte discipline de réduction afin de faire baisser davantage l'offre pétrolière dans un marché où la demande n'arrive toujours pas à se redresser.
Youcef SALAMI
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Posté Le : 13/09/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef SALAMI
Source : www.liberte-algerie.com