Images plus vues à Londres depuis la Seconde Guerre
mondiale: des immeubles en feu. Des violences inouïes, jamais connues jusqu'ici
en Angleterre au moins depuis 20 ans, embrasent plusieurs villes du pays, et
principalement Londres, où plusieurs immeubles étaient en feu hier, à une année
pratiquement des JO de 2012. Les premiers troubles à Londres avaient éclaté à
la suite d'une manifestation samedi soir pour réclamer «justice» après la mort
d'un homme de 29 ans, Mark Duggan, tué jeudi d'une
balle en pleine poitrine par la police lors d'une descente à Tottenham (nord de Londres), et ont fait tache d'huile
lundi et mardi pour toucher plusieurs villes du pays, notamment à Birmingham et
Liverpool. Hier, selon des reportages TV, les quartiers à forte concentration
multiethnique de Londres étaient en proie aux pires scènes de violence, de
pillage et d'affrontements entre jeunes et policiers. Une situation tellement
préoccupante que le Premier ministre est rentré d'urgence de vacances.
Scotland Yard a annoncé avoir déployé 1.700 policiers supplémentaires
pour faire face aux pires incidents survenus dans la capitale britannique
depuis des années. Des immeubles étaient en feu à Croydon,
Peckham et Lewisham dans le
sud de Londres, tandis que des groupes de pilleurs se répandaient dans les rues
d'Hackney à l'est, à Clapham
dans le sud, à Camden dans le nord et Ealing à l'ouest. Des centaines de
policiers anti-émeute sont intervenus pour contenir les émeutiers à Hackney, à quelques kilomètres de Stratford (est de Londres)
où auront lieu les prochains jeux Olympiques dans moins d'un an. En province, la
police des West Midlands a confirmé l'arrestation de 87 jeunes qui, dans le
centre de Birmingham, brisaient des vitrines de magasins et se livraient au
pillage. Elle a indiqué qu'un commissariat de Birmingham était en feu. A
Liverpool, la police locale a elle aussi indiqué être confrontée à des scènes
de violence, notamment l'incendie de plusieurs voitures. «Aucune violence ne
sera tolérée dans les rues de Liverpool et nous avons pris des mesures rapides
et fermes pour y répondre», a affirmé un porte-parole de la police, Andy Ward.
Pour la capitale britannique, le chef de la police Tim
Godwin avait déclaré à la presse: «Il y a des troubles importants dans un
certain nombre de quartiers à travers Londres. Par conséquent, beaucoup de
policiers sont déployés, mais je demande aux parents de commencer à contacter
leurs enfants pour leur demander où ils se trouvent». Au total, plus de 650
personnes ont été arrêtées à Londres et Birmingham, dans le centre de
l'Angleterre, après les violentes émeutes de ces derniers jours, selon la
police britannique.
Cellules et commissariats pleins à craquer
Au moins 525 personnes ont été interpellées dans la capitale britannique,
où les cellules dans les commissariats sont pleines à craquer après trois nuits
de violences consécutives, selon le dernier bilan fourni par Scotland Yard. A
Birmingham, la deuxième ville du pays, qui a été gagnée par les violences dans
la nuit de lundi à mardi, 138 personnes ont été interpellées, parmi lesquelles
des gens «étonnamment jeunes», selon la police qui a demandé aux familles de
s'assurer que leurs adolescents restaient bien chez eux le soir. Quelque 800
émeutiers masqués ont saccagé et pillé une trentaine de magasins dans le centre-ville
de Birmingham et un commissariat a été incendié.
Face à ces violences qui se propagent comme le feu aux autres villes du
pays et plusieurs quartiers de Londres, le Premier ministre David Cameron a
annoncé le déploiement de 16.000 policiers dès hier soir dans la capitale pour
mettre fin aux «scènes écÅ“urantes» vues dans les rues. La ministre de
l'Intérieur Theresa May a aussi appelé les parents à
mieux surveiller leurs enfants, alors que les témoignages font état de la
présence d'enfants d'une dizaine d'années parmi les pilleurs. Elle a en
revanche semblé écarter, au moins à ce stade, le
recours à l'armée, malgré les nombreuses critiques sur l'incapacité de la
police à faire face à la situation. Les émeutes à Londres et dans d'autres
villes, dont également Bristol, font craindre le pire, avec une contagion de
tous les quartiers défavorisés de la capitale britannique.
«C'était comme une zone de guerre. C'était l'anarchie la plus totale», raconte
Paul Walters, 32 ans, un habitant de Ealing, une zone
résidentielle et verdoyante de l'ouest de Londres. «Je les ai vu brûler ces
deux voitures et je les ai vu détruire les magasins. (...) Ils sont rentrés et
se sont servis», témoigne un autre résident, Gavin
Stephen. Fatalement, le match amical de football Angleterre - Pays-Bas, programmé
mercredi à Londres, a été annulé, a annoncé hier la Fédération anglaise (FA).
«C'est avec regret que le match international prévu avec les Pays-Bas à Wembley,
mercredi 10 août, a été annulé», a indiqué la FA dans un communiqué. Les violences dans
plusieurs quartiers ont déjà conduit au report de plusieurs matches de Coupe de
la Ligue, impliquant
notamment les équipes de West Ham, Charlton et Crystal Palace. Pour le gouvernement, la situation est
grave. Le Premier ministre David Cameron, qui a réuni hier son gouvernement, a
demandé et obtenu une session extraordinaire du Parlement jeudi, à la suite de
ces violences qui ont fait plusieurs centaines de blessés, et au moins un mort
par balle, lundi soir dans sa voiture. L'insécurité est devenue telle que
plusieurs chancelleries ont demandé à leurs
ressortissants la plus grande prudence, notamment l'Allemagne.
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Posté Le : 10/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat & Agences
Source : www.lequotidien-oran.com