Algérie

Les emeutes persistent : Où va la Tunisie '



Les emeutes persistent : Où va la Tunisie '
La révolte contre la pénurie d'emplois (14% officiellement, 20% officieusement) et la précarité sociale a dégénéré, cette semaine, en émeutes sanglantes qui rappellent celles du pain en 1981. Bilan : 15 morts, dont 8 tués par balles par des soldats «en état de légitime défense», dans les villes où ont été signalés des troubles, comme Thala, Kasserine, Seliana, Regueb et Meknassi. L'opposition qui fait état d'«Â au moins 20 morts » et de l'extension des affrontements à  plusieurs villes du pays, exhorte le président Ben Ali à  faire cesser cette «tuerie». Signe de la poursuite des émeutes, Kasserine, Thala et Regueb étaient en feu hier après-midi. Dans cette dernière localité, l'armée a tenté de s'interposer entre les forces de sécurité et les manifestants pour limiter les dégâts. Le gouvernement qui a «Â vu » des jeunes s'en prendre aux représentations de l'Etat et locaux du RCD (le parti au pouvoir), laisse entendre qu'il a «Â reçu » 5/5 le message. Ben Ali, qui  a  qualifié d'« inacceptables » les manifestations des quatre premières semaines qu'il a imputées à  une minorité d'extrémistes dans son premier discours à  la Nation, a prononcé hier une allocution télévisée, sa deuxième depuis le début des troubles. Même la l'UGTT, la centrale syndicale, est sortie de son silence.Elle revendique un dialogue social et politique. Secoué, le gouvernement change de ton. Il promet de corriger ce qui doit àªtre corrigé même s'il prend le soin de rappeler les «Â lignes rouges » à  ne pas franchir. Comme l'usage de la violence et l'exagération ou la déformation des faits par les médias étrangers, depuis le suicide du jeune Mohamed Bouazizi à  Sidi Bouzid, le 17 décembre dernier. La jeunesse tunisienne qui est «Â désenchantée » aura-t-elle avec ces «Â immolations par le feu », comme mode opératoire de suicide, le temps et surtout la force d'entendre les appels du gouvernement alors que le taux de chômage n'est pas près de descendre avec le ralentissement économique actuel dû en partie au ralentissement économique européen '«Nous marchons vers l'inconnu », déclare Ahmed Brahim, le premier secrétaire d'Ettadjdid et l'ancien candidat à  l'élection présidentielle. Selon une étude officielle réalisée par le ministère de l'Emploi tunisien en collaboration avec la Banque mondiale, le taux de chômage des jeunes de 18 à  29 ans est supérieur de près de trois fois à  celui des adultes.Ironie du sort, les diplômés de l'enseignement supérieur sont les plus touchés : 37% d'entre eux restent sans emploi trois ans et demi après l'obtention de leur diplôme. Deux initiatives ont été prises, celle du gouvernement de lancer un programme de relance de l'emploi de 5 milliards d'euros et celle de l'organisation patronale, de recruter 50.000 diplômés du supérieur dans les régions, notamment, les sans-emploi de longue durée et des chômeurs issus de familles démunies. Certains analystes parlent de risque d'un chaos.


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