Les émeutes de janvier ébranlèrent le pays

L'Algérie a entamé 2011 dans la douleur puisque une révolte simultanée a marqué les quartiers et les centres-villes. Il était alors «banal» d'entendre et de signaler des routes coupées par des jeunes en colère suite à une coupure d'électricité ou un manque d'eau dans les robinets. Les autorités locales et les forces de l'ordre faisaient ainsi face à des contestations quasi quotidiennes. Jusqu'à ces premiers jours du mois de janvier qui ont vu les émeutes ébranler tout le pays. Une ambiance insurrectionnelle s'est installée dans les rues pendant quelques jours au cours desquels des jeunes ont trouvé la mort. L'inquiétude qui a gagné les Algériens a fini par s'estomper. Mais avec un lourd héritage chargé d'interrogations. Qu'est-ce qui a fait éclater des émeutes d'une telle ampleur ' Par quel biais sommes-nous devant une simultanéité de la contestation ' Autant de questions qui sont restées sans réponses fiables. Les uns expliquaient la révolte par la flambée des prix des produits de première nécessité. Les autres attribuaient les émeutes à des manipulateurs tentés de semer le désordre dans le pays. Ces manipulateurs seraient, dit-on, inspirés par la situation en Tunisie où la révolution vivait son apogée. Où le régime Ben Ali-Trabelsi comptait ses ultimes jours de règne. Il y a aussi ceux qui disaient que lesdites émeutes traduisaient un malaise profond que vit la société algérienne, qui n'attend qu'une étincelle pour exprimer son mécontentement, souvent de manière brutale. Onze mois après ces émeutes, aucune explication rationnelle n'a été apportée par les autorités chargées de la maîtrise du marché. Même la commission parlementaire installée à cet effet est parvenue au constat que tout le monde connaissait bien avant janvier 2011 : les mécanismes de contrôle du marché interne ne sont pas efficaces.
A. Y.