Les élus dénoncent la mauvaise prise en charge des malades

Les élus ont cité les quantités insignifiantes d'oxygène qui sont réservées au quatre unités Covid-19 de la wilaya, ce qui a engendré des tensions.La plénière de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya de Sidi Bel-Abbès, qui s'est tenue hier matin, a été marquée par des interventions très critiques surtout autour de la prise en charge des malades atteints de Covid-19 et le problème d'approvisionnement des unités Covid-19 en oxygène. Les élus n'ont pas manqué de faire état de l'explosion du nombre de malades contaminés et des décès qui ne cessent d'augmenter.
Ce que reconnaît en outre le directeur de wilaya de la santé (DSP), Mohamed Bouchouer, affirmant que la situation épidémiologique actuelle est marquée par la hausse du nombre des malades atteints et surtout ceux admis en réanimation et la forte demande sur l'oxygène. Les élus qui se sont succédé au perchoir, ont cité en premier lieu le manque, les quantités insignifiantes d'oxygène qui sont réservées au quatre unités Covid-19 de la wilaya et qui ont engendré des tensions ainsi que le détournement d'un camion-citerne d'oxygène.
Dans ce sens, les élus ont fait état d'une série d'agressions qui ont été perpétrées au CHU Abdelkader-Hassani contre des médecins et des infirmiers par des membres des familles de malades décédés en raison du manque d'oxygène. Toujours selon les élus, le tri et la prise en charge des malades au niveau des unités dédiées à la Covid-19 de l'EPH Dahmani-Slimane et du CHU posent un grand problème, en raison d'un manque de médecins généralistes, réclamant le renforcement de ces établissements hospitaliers avec des médecins des centres de santé et du privé. Le non-versement des primes Covid-19, décidées par le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune, a été également évoqué par certains élus, affirmant que les médecins attendent depuis deux trimestres.
L'absence de scanner, de laboratoires pour effectuer les tests de dépistage du coronavirus (tests PCR et analyses antigéniques), au niveau des établissements de santé, notamment ceux du sud de la wilaya, préoccupe aussi les membres de l'APW. Ces derniers affirment que les malades atteints sont obligés de se déplacer jusqu'à Ras El-Ma et à Telagh pour faire ces tests.
Evoquant le volet de la vaccination, les élus locaux ont critiqué la gestion de cette opération, faisant référence aux longues files d'attente qui se forment chaque jour devant les portes des centres de santé et l'absence de priorité pour les personnes âgées. Dans le même sillage, ils ont fait état du problème des rendez-vous pour la vaccination qui, selon les élus, dépassent les deux mois entre la première dose et la seconde.
Néanmoins, le premier responsable du secteur de la santé a signalé que pas moins de 67 812 personnes ont été vaccinées à ce jour, dont 60 868 qui ont eu leur première dose et la deuxième dose pour 6 944 personnes, soit un taux de vaccination estimé à 89%. Lors de son intervention, le wali, M. Limani en réponse aux problèmes qui ont été soulevés par les élus, s'est voulu rassurant affirmant que "dans les prochains jours, une usine d'oxygène sera inaugurée à Oran et elle va produire 110 000 litres/j d'oxygène", en référence à l'usine de Bethioua, qu'a visitée mardi le ministre de l'Industrie Ahmed Zaghdar.
Pour sa part, le président de l'APW, Othmane Kheddar, a indiqué qu'en plus des 15 milliards de centimes qui ont été dégagés pour l'acquisition de générateurs d'oxygène au profit des établissements hospitaliers qui prennent en charge les malades atteints de Covid-19 souffrant de détresse respiratoire, il a signalé que ce montant sera suivi dans les prochains jours par d'autres sommes d'argent venant des bienfaiteurs.

A. BOUSMAHA