Algérie

Les élus de Béjaïa en débattent FERMETURE DES CARRIÈRES



Le manque d'agrégats, pourtant indispensables, constitue l'autre facteur qui freine l'achèvement des importants programmes d'habitat et d'infrastructures de base de la wilaya.Le fort besoin en matière d'agrégats pour concrétiser des projets d'utilité publique, qui ne manquera pas de se traduire par la relance d'une économie locale fortement perturbée par une infrastructure routière dépassée est enfin au centre des préoccupations des pouvoirs publics. Le chef de l'exécutif devait, en effet, réunir hier au siège de l'APW les chefs de daïra, les présidents d'APC, les directeurs de l'exécutif et les représentants du mouvement associatif.
Il s'agit de trouver une issue aux nombreuses situations de blocage qui touchent de nombreuses carrières et dont le démarrage est plus que jamais nécessaire. Le cas du projet de la pénétrante autoroutière qui a officiellement débuté est, à ce titre, assez illustratif en matière de besoin en agrégats et par ricochet, l'urgence de relancer ces carrières. Au cours de l'une des ses interventions, le wali a eu une réplique qui en dit long sur la nuisance de ces blocages. En abordant les nombreuses carrières qui demeurent en souffrance dans une région qui, non seulement regorge de matières premières, mais qui éprouve également un énorme besoin en agrégats pour mener à terme les projets d'utilité publique, il dira, en substance: «N'allez pas me dire après pourquoi je ne lance pas les projets lorsque les entreprises ne trouvent pas d'agrégats».
En effet, de nombreuses carrières d'agrégats souffrent d'oppositions citoyennes à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa qui se distingue par sa richesse en la matière, mais dont l'exploitation se présente comme un réel problème qui freine le développement local de la basse Kabylie.
De grands chantiers des travaux publics, de l'hydraulique et de l'habitat, ouverts à travers l'ensemble du territoire de la wilaya, avancent à pas de tortue en raison du manque d'agrégats et de matériaux de construction. Faute d'une production adéquate en la matière, certains chantiers sont temporairement à l'arrêt.
Face à la pénurie, les prix de ces matières ont, eux aussi, connu une instabilité chronique qui s'est traduite négativement sur la conduite des projets, par, notamment des retards dans l'achèvement, mais aussi des révisions de prix liées aux marchés attribués. Et pourtant, ce n'est pas l'offre qui fait défaut! Au point que les agrégats sont ramenés des autres régions. Une situation paradoxale. La production de sable concassé, de calcaire pour ciment, de calcaire pour chaux et l'extraction de la pierre de taille sont possibles.
Des gisements d'argile de R'mila (Sidi Aïch), de gypse (Boudjellil), de célestine (Beni Mansour), d'argile kaolinisé (Boukhelifa), de grès siliceux (Taourirt Ighil), de polymétaux (Amizour) et de fer (Barbacha): autant de sites qui font la richesse du sous-sol de Béjaïa.
Leur exploitation ne peut être que source de richesses et d'emplois. Mais les dizaines de nouvelles autorisations d'exploitation, qui ont été délivrées par les autorités de wilaya via la direction des mines, butent sur des oppositions diverses.
La production de matériaux de construction (calcaire, tuf, argile, granodiorites) est retardée à cause des citoyens qui invoquent des considérations environnementales et un impact sous-estimé sur la santé publique et la sécurité des riverains. Dans certains cas, les populations, soutenues parfois par les Assemblées locales, voient mal l'exploitation de ces carrières. D'ailleurs, d'importantes démarches ont été étouffées dans l'oeuf. Que faire' C'est à cette question que devaient répondre hier les responsables concernés de près ou de loin par le développement local. La volonté des pouvoirs publics et celle des citoyens est marquée par une contradiction qu'il suffit juste de résoudre de façon consensuelle pour que tout se libère et la région renouera, à coup sûr, avec le développement.
Concrètement, la wilaya ne compte qu'une dizaine de producteurs d'agrégats (essentiellement, des entreprises publiques) totalisant une production annuelle qui frôle les 600.000 m3, assurée par quatre exploitants de gypse (9620 m3/an), et quatre autres extracteurs d'argile (210.000 t/an).
Une production loin de répondre aux besoins du marché local. Le manque d'agrégats, pourtant indispensables, constitue l'autre facteur qui freine l'achèvement des importants programmes d'habitat et d'infrastructures de base de la wilaya. La menace de sévir n'a d'égale que l'urgence de débloquer les situations en souffrance. N'est-ce pas le sens même de la gouvernance'


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