Au Brésil, on ne plaisante plus avec les politiciens véreux. La Cour suprême vient de rendre inéligibles les candidats déjà condamnés par la justice.
Une petite révolution dans la rocambolesque politique brésilienne, où même les plus corrompus pouvaient user de tous les stratagèmes juridiques pour s'accrocher à leurs mandats. Mais tout a changé depuis que l'Ordre des avocats du Brésil a lancé une grande pétition il y a quelques années. Pour qu'une candidature soit validée, on exige du postulant un casier judiciaire vierge. En cas de condamnation en deuxième instance, il devient inéligible pendant huit ans. La pétition est signée par 2 millions d'électeurs. Une importante mobilisation dans un pays qui souffre parfois d'apathie politique. Sans coup férir, le Parlement avait ratifié cette loi d'initiative populaire, promulguée en juin 2010. Avant le feu vert de la Cour suprême, de nombreux candidats et élus qui avaient été condamnés pouvaient se maintenir dans leurs fiefs électoraux respectifs. L'exemple le plus illustre est celui de l'ancien maire et gouverneur de São Paulo, régulièrement accusé de détournement de fonds, mais qui a longtemps trouvé le moyen de passer à travers les mailles du filet. D'autres, plus malins, pouvaient démissionner avant de se représenter devant leurs électeurs au scrutin suivant. De tels artifices ne seront désormais plus possibles. Mais jusqu'où va aller cet effort de moralisation ' Les élections municipales d'octobre 2012 seront les premières à se tenir sous l'égide de la nouvelle loi. Personne ne parle encore de chasse aux sorcières ni de dictature de l'opinion publique. Mais après une telle mobilisation des électeurs et des médias locaux, les politiciens brésiliens n'ont plus qu'à bien se tenir.
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Posté Le : 25/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : D H
Source : www.lesoirdalgerie.com