Algérie

Les élus à l?épreuve du terrain



Au-delà des interprétations politiques sur la répartition du pouvoir local, les citoyens aspirent à voir leurs problèmes trouver des solutions. Les étendards électoraux mis en berne, les feux de la scène éteints, la fête de la victoire consommée ou le chagrin de la défaite essuyé, le rendez-vous électoral du 29 novembre a signé l?ouverture d?une nouvelle mandature au niveau local. Que retenir de la configuration politique locale née d?une gestation partisane qui aura duré cinq années. Au-delà des données chiffrées classant les formations politiques par ordre de gagnants ou de perdants, ces élections locales ont consacré la mainmise des partis se disant appartenir à la famille révolutionnaire, sur tous les échelons du pouvoir. Le couple FLN-RND, titillé par le FNA, compose un trio de formations puisant de la même source politique et du même réservoir électoral. L?éclatement du courant révolutionnaire ne fait pas chavirer le bateau des partis au pouvoir comme on pourrait le laisser entendre, mais lui offre au contraire des rames supplémentaires à même de l?aider à arriver à bon port. L?alliance présidentielle est même appelée à redéployer ses effectifs et laisser augurer de nouvelles épousailles. Les partis de l?opposition, notamment le courant démocratique chapeauté par le FFS et le RCD, ont été réduits à un niveau de représentativité locale extrêmement faible. Une situation créant un écart de contact entre les démocrates et les citoyens, et offrant plus de latitude aux autres partis de gagner du terrain. Lorsque le ministre de l?Intérieur estime que la cartographie au niveau local n?aura pas d?effet sur la carte politique nationale, cela reflète la minimisation de l?importance du pouvoir local, c?est même un facteur révélateur sur la valeur qui est donnée à la première instance de gestion des affaires de la cité souvent livrée à la volonté de l?administration. La commune étant la première autorité de la République à être en contact direct avec la population requiert un plus grand intérêt. Les citoyens qui ont voté l?ont bien démontré à travers l?élection de jeudi. Contrairement aux élections législatives du 17 mai, les électeurs ont été, selon les résultats annoncés, plus nombreux à aller aux urnes, prouvant par là que l?intérêt porté par les citoyens à élire leurs représentants au niveau des communes tranche de loin avec le souci de la classe politique de rafler le maximum de sièges à l?APN et accéder par là aux plus hautes instances du pouvoir. Il reste aujourd?hui à voir sur le terrain si les nombreux soucis des populations trouveront écho auprès des instances fraîchement élues. Au-delà des interprétations politiques sur la répartition du pouvoir local, les citoyens aspirent à voir leurs problèmes trouver des solutions. Comment les nouveaux maires feront-ils face aux dégâts occasionnés par les dernières intempéries ? Quelles solutions proposeront-ils aux nombreux citoyens qui ont manifesté leur colère contre la mauvaise gestion de leurs prédécesseurs ? Le temps des discours étant passé, les élus doivent maintenant faire face à leur responsabilité. Il leur reste aussi à méditer sur les 11 millions d?Algériens qui ont refusé de donner leur quitus à l?élection des assemblées jugées peu enclines à apporter un réel changement à leur quotidien.


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