Les éleveurs doivent passer au statut de producteurs

L'objectif de cette rencontre est d'organiser la filière de manière à permettre aux éléveurs de devenir des créateurs de richesses.L'Itmas (Institut de technologie moyen agricole spécialisé) de Boukhalfa (Tizi Ouzou) a abrité dernièrement le 1er séminaire national sur le développement de la filière caprine en Algérie et dont l'objectif est d'organiser la filière de manière à permettre aux éleveurs de passer du statut de berger à celui de producteur, et donc de créateur de richesses, en améliorant les modes de production du lait de chèvre et de viande caprine qui n'a pas encore sa place sur le marché national, comme l'a d'ailleurs souligné le directeur local des services agricoles, Mekhlouf Laïb.
À ce propos, ce premier responsable du secteur agricole a estimé qu'"il faut que cette viande s'approprie une place dans le marché national en montrant ses vertus, puisque c'est une viande maigre et très recherchée. Je peux même avancer que l'alimentation de demain sera à base de caprin et de lapin, car ce sont des viandes maigres et très bonnes pour la santé, d'où l'intérêt d'encourager ces filières".
En matière de production de lait de chèvre, celle-ci reste insignifiante, malgré les potentialités existantes, a indiqué M. Laïb. "À Tizi Ouzou par exemple, nous avons 20 000 chèvres pour une production 6000 l de lait vendue aux laiteries seulement, ce qui est insuffisant. Et c'est d'ailleurs l'un de nos objectifs, à savoir améliorer la production de lait", a-t-il soutenu.
Et pour atteindre cet objectif, a-t-il indiqué, la direction des services agricoles s'engage à accompagner les producteurs afin d'améliorer cette filière, notamment en bénéficiant de certains services gratuits comme l'insémination et même en finançant les éleveurs dans le cadre du crédit Attahadi.
"Nous allons aussi encadrer ces éleveurs en matière de perfectionnement sur le plan de l'alimentation destinée aux chèvres", a annoncé M. Laïb, estimant que "le grand problème de cette filière est la non-maîtrise de son alimentation, d'où l'urgence d'élaborer un plan de formation afin de permettre aux éleveurs de maîtriser ce volet alimentation destiné aux cheptels".
En plus de la production de lait de chèvre et de viande caprine, il était aussi question, lors du séminaire d'hier, de débattre des différents mécanismes liés à la récupération des peaux qui représente aussi, selon les communicants, un potentiel économique important à exploiter.
Lors de ce séminaire, il a été également procédé à l'installation officielle du conseil de wilaya interprofessionnel de la filière caprine de Tizi Ouzou et la signature d'une convention entre la caisse d'assurance CRMA, spécialisée dans l'assurance agricole, et l'association des éleveurs de caprins d'Azeffoun ainsi que le Conseil national des éleveurs de caprins.
"L'objectif de cette convention est d'offrir des facilités aux éleveurs afin de sécuriser leur production et surtout de sécuriser leur élevage et investissement en bénéficiant de plusieurs avantages", a souligné Hamdad Madjid, directeur local de la CRMA.

K. Tighilt