Algérie

Les éleveurs de Tizi-Ouzou ne cèdent pas



Les éleveurs de Tizi-Ouzou ne cèdent pas
Les éleveurs menacent de reprendre la protesta après l'Aïd si leurs doléances ne sont pas prises en chargeCertains collecteurs profitent de l'impunité pour s'adonner à toute forme de magouille.Tizi-Ouzou et son village Imaloucène arrivent en pole position dans la production de lait. Les éleveurs de la wilaya font des efforts énormes pour satisfaire la demande des transformateurs. Pourtant, leur filière est aujourd'hui menacée de disparition. Après un vent de colère qui a fait réagir le gouvernement, ces derniers attendent la réalisation des promesses. Cependant, aigris par les expériences des années précédentes, les éleveurs menacent de reprendre la protesta après l'Aïd si leurs doléances ne sont pas prises en charge.En fait, sur le terrain, où nous avons rencontré les éleveurs, le climat reste tendu malgré les promesses obtenues de la part du ministre de l'Agriculture et des grands propriétaires d'usine de transformation de lait. Bien qu'ils semblent compréhensifs quant à la difficulté d'augmenter le prix du lait, ces derniers sont intransigeants au sujet des aliments et des fourrages.En fait, c'est à ce niveau que des lobbies seraient à l'oeuvre. Une spéculation sans merci règne sur le marché des fourrages. D'autant plus que le point faible de la filière dans la wilaya de Tizi-Ouzou se trouve à ce niveau. La surface agricole utile à la culture des fourrages est très réduite dans son relief trop accidenté. Par conséquent, les éleveurs subissent chaque jour le diktat des spéculateurs. Une botte de foin coûte 1000 dinars, s'insurgent les éleveurs qui s'estiment floués dans ce qu'ils qualifient de marché de dupes. Un litre de lait à 35 dinars avec une botte de foin de 1000 dinars. Les éleveurs se sont également insurgés contre certains collecteurs qui profitent de l'impunité pour s'adonner à toute forme de magouille. Certains agriculteurs affirmaient que des certificats sanitaires auraient été établis pour un cheptel bovin inexistant pour bénéficier des primes et des aides.Par ailleurs, la dernière grève qui a duré 17 jours a donné des raisons d'espérer aux éleveurs qui se sont vus promettre une réévaluation du prix du lait. Une décision que seul un Conseil de gouvernement peut entériner.Les propriétaires des grandes usines de transformation de leur côté, affirmaient les éleveurs hier, ont montré leur disponibilité à accepter la décision du gouvernement de revoir le prix d'achat. Les éleveurs ont également obtenu l'allégement des conditions d'obtention des crédits bancaires au niveau du Rfig. Dans le même sillage, le problème de l'indisponibilité des terres de culture des fourrages est en voie de règlement compte tenu de la proposition soumise par le ministère à l'appréciation des éleveurs. En effet, l'Etat peut mettre à la disposition des éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou 100.000 hectares dans la daïra d'El Ménéa à Ghardaïa. En effet, cette option est destinée à représenter l'alternative au relief accidenté de Tizi Ouzou. Les éleveurs qui le désirent pourront donc acquérir des parcelles pour la culture des fourrages.Enfin, notons que les promesses obtenues ont mis fin à une grève qui a duré 17 jours et ont donné de l'espoir aux éleveurs. Tout le monde aura compris enfin qu'il faudra frapper fort dans les lobbies qui spéculent sur le marché du fourrage mais aussi de tous les circuits véreux qui profitent des aides de l'Etat en maintenant les éleveurs sous l'épée de Damoclès. Il faut également une main de fer, estiment les éleveurs, dans la réglementation et dans la chaîne de transformation qui commence chez l'éleveur avant de se terminer sur les étals des marchés avec les produits laitiers et des dérivés.




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