Algérie

Les élèves pris en otage



Le troisième et dernier trimestre de l'année scolaire a débuté hier. Un retour en classe angoissant pour de nombreux élèves et leurs parents. La raison tient dans le fait que les notes du deuxième trimestre n'ont toujours pas été remises par les enseignants.C'est ce que nous avons constaté, lors d'une virée à travers des établissements scolaires situés dans plusieurs communes de la capitale. En effet, c'est avec la peur au ventre que plusieurs parents d'élèves ont, attendu hier, leurs enfants à la sortie des établissements scolaires. Le stress se lisait sur tous les visages. Difficile pour eux de cacher leur inquiétude face à l'absence des bulletins. Les interrogations des parents d'élèves étaient nombreuses, face à la non remises des bulletins. Ils se montrent «soucieux» de la scolarité de leurs enfants, car l'absence des bulletins rend impossible toute évaluation. Sa non-remise est intolérable pour nombre de parents interrogés par L'Expression. Ils estiment, à juste titre, que les bulletins sont une sorte de boussole pour ceux qui veulent contrôler la scolarité de leurs enfants.
Plus que cela, ce document scolaire est l'un des outils les plus fiables de la communication entre l'école et la famille. C'est un relevé de notes à remettre, car, l'école informe les parents à travers le bulletin de la progression de leur enfant par rapport au niveau d'assimilation qu'il a développé. L'absence des bulletins rend impossible la mission de combler les lacunes des enfants. Pis encore, l'année est sur le point d'être achevée et il ne reste plus que trois semaines avant le début des examens.
La non-délivrance aux élèves, dudit relevé à ce jour provoque l'ire des parents qui interpellent le ministre de l'Education nationale. Des appels qui interviennent à l'heure où le bras de fer opposant la tutelle aux enseignants grévistes affiliés au Cnapeste continue. Ces derniers sont de plus en plus durs à convaincre.
Ils se disent obligés de recourir à la pression afin que les choses avancent, pour eux. La récente promesse faite par la tutelle, en l'occurrence le versement de la prime de rendement n'ont pu aboutir au «désamorçage» de la situation. «Les protestataires réclament une prise en charge urgente de leurs revendications socioprofessionnelles qui traînent depuis plusieurs années», comme affirmé, hier, par Messaoud Boudiba, son porte-parole.
Notre interlocuteur a ajouté que «le conseil national de ce syndicat qui se réunira la semaine prochaine pour constater l'évolution des faits et décider de la suite de retenir encore les notes ou pas». Boudiba regrette que les services du département d'Abdekrim Belabed aient procédé, sans concertation avec les partenaires sociaux, au gel de la prime de rendement.» Décision jugée «injuste» par les grévistes.
Poursuivant, notre interlocuteur a estimé que «la tutelle doit faire un «geste d'apaisement pour désamorcer le conflit».
Il y a lieu de noter, par ailleurs, que cette situation kafkaïenne perdure depuis plusieurs semaines. Elle s'ajoute à l'activité pédagogique déjà perturbée par le plan exceptionnel adopté dans les trois cycles du secteur, en raison de la conjoncture sanitaire. L'assimilation des cours, par les élèves, est déjà impactée.


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