Algérie

Les élèves font l?objet de pressions et de menaces à El Tarf



Lundi, les élèves de terminale du lycée Djillali Liabès de Ben M?hidi sont sortis de leur établissement à 10h et ont marché dans la rue principale pour aller rejoindre leurs camarades du lycée technique à l?autre bout de la ville, ils y étaient tous, les 224 des 7 classes de terminale que compte l?établissement. Hier par contre, il n?en restait plus qu?une partie devant le lycée, moins de 80 selon l?administration, empêchée par les services d?ordre de s?éloigner du lycée, Les autres ont rejoint les cours sous la pression de leurs parents à qui on a habilement susurré de probables représailles comme le conseil de discipline, la révocation ou carrément l?interdiction de passer le bac. Les élèves de Ben M?hidi, d?Asfour, de Bouteldja et d?EI Tarf, qui à la fin du mois de janvier n?en sont qu?aux troisièmes chapitres des différentes matières, sont persuadés qu?ils n?arriveront jamais à bout des 14 chapitres du programme. Pour eux, ou on supprime le troisième trimestre ou il faut une seconde session au mois de septembre prochain. Quant aux cours de soutien dont on parle, il n?y en a eu pratiquement jamais. Affaf, 17 ans, en 3e année langues, dit qu?il y a un dialogue de sourds entre les lycéens et le ministre. Selon elle, le ministre a donné l?impression à la télé de n?avoir rien compris à leurs revendications. « Nous ne voulons pas être des cobayes », n?a-t-elle cessé de marteler. Pour Djamel, 18 ans, c?est encore une interrogation : « Pourquoi ne sommes-nous pas écoutés correctement et compris ? Il n?y a jamais eu de réponses satisfaisantes avec nos décideurs. » Mériem, 19 ans, en 3e année langues, est péremptoire. « Telle qu?elle est engagée, et si on refuse d?admettre qu?il y a des correctifs à apporter, la réforme a d?ores et déjà échoué. » Du côté des parents d?élèves, il n?y a pas de position claire. Il y a un discours en aparté, un discours en présence de l?administration et un autre en présence des lycéens, mais, globalement, les revendications des grévistes sont parfaitement légitimes. Même son de cloche de l?administration qui reconnaît le bien-fondé du mouvement et qui se dit rassérénée par les propos de Benbouzid. Mais en privé, des chefs d?établissement nous ont fait part de leur crainte de voir le bac boycotté à la suite des mêmes propos du ministre. Ajoutons encore que les menaces de représailles de l?administration à l?encontre des élèves sont réelles et nous en avons eu à voir le zèle tout particulier du censeur du lycée de Ben M?hidi qui nous a accusés à l?extérieur de l?établissement d?être les fauteurs de troubles alors que nous étions en discussion avec les élèves.


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