Les éléments fréquents dans la révélation mecquoise
* L’interpellation de l’intellect et de la réflexion. La révélation mecquoise attire l’attention sur les preuves manifestes et les signes dans l’univers qui témoignent de l’Unicité de Dieu et de Son Omnipotence.
Par exemple, sourate Qâf est une sourate mecquoise que le Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui - récitait fréquemment pendant les sermons du vendredi au point que les femmes musulmanes dirent : «Nous n’avons appris sourate Qâf que du sermon du Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui». Dans cette sourate, Dieu - Exalté Soit-Il - dit : «N’ont-ils donc pas observé le ciel au-dessus d’eux, comment Nous l’avons bâti et embelli ; et comment il est sans fissures ? * Et la terre, Nous l’avons étendue et Nous y avons enfoncé fermement des montagnes et y avons fait pousser toutes sortes de magnifiques couples de [végétaux],* en guise d’appel à la clairvoyance et un rappel pour tout serviteur repentant. * Et Nous avons fait descendre du ciel une eau bénie, avec laquelle Nous avons fait pousser des jardins et le grain qu’on moissonne, * ainsi que les hauts palmiers aux régimes superposés, * comme subsistance pour les serviteurs. Et par elle (l’eau) Nous avons redonné la vie à une contrée morte. Ainsi se fera la résurrection».
Ces versets constituent un des modèles de daawah récurrents dans le Noble Coran. Ils interpellent l’homme et le renégat avec une telle force pour lui dire : «Tu n’as pas été créé sans but et tu ne seras pas laissé sans obligation à observer. Cet univers a nécessairement un Créateur et ce monde a forcément une finalité. Il faut après la mort une résurrection, un jugement et une rétribution. Et l’issue sera soit un Paradis soit un Enfer». Dieu - Exalté et Glorifié Soit-Il - dit: «Pensiez-vous que Nous vous avions créés sans but, et que vous ne seriez pas ramenés vers Nous ? › * Que soit exalté Allah, le vrai Souverain! Point de divinité en dehors de Lui, le Seigneur du Très sublime !».
Le Coran mena une violente guerre contre le polythéisme (shirk), l’idolâtrie (wathaniyyah) et les prétextes qu’avançaient les mecquois pour persister dans l’adoration des idoles. Le Coran ne leur laissa la moindre issue et leur fournit les preuves probantes de leur erreur. Il recourut à l’arbitrage des sens, en donnant des exemples, ô combien éloquents, qui montrent la perte des idoles, prouvent qu’elles ne peuvent ni faire du bien, ni nuire, et qu’elles ne peuvent rien pour elles-mêmes, ni à plus forte raison, pour autrui. Et il est bien connu que l’on ne peut donner à autrui ce dont on est soi-même démuni. Il y a dans le récit d’Abraham une leçon à tirer et un modèle invitant à déraciner cette habitude déviante. Ainsi, ce dernier détruisit les idoles adorées en dehors de Dieu, puis dit à son peuple : «[...] ‹Adorez-vous donc, en dehors d’Allah, ce qui ne saurait en rien vous être utile ni vous nuire non plus. Fi de vous et de ce que vous adorez en dehors d’Allah ! Ne raisonnez-vous pas ?›». Lorsque les mecquois s’entêtèrent dans leur égarement, prétextant qu’ils suivaient la voie de leurs aïeux, le Coran leur reprocha avec force de faire chuter la dignité de l’être humain dans ce gouffre de l’humiliation pour des pierres et des idoles. Il montra la sottise de leurs illusions et celles de leurs aïeux qui négligèrent l’étude des signes qu’il y a en eux et des signes divins qui comblent les horizons. Il enlaidit à leurs yeux l’immobilisme qui les poussait à l’imitation aveugle de leurs aïeux : «Et si leurs aïeux n’avez point d’entendement et n’étaient guère guidé...».
En outre, le Coran débattit avec eux quant à leurs croyances déviantes ; croyances qui se traduisirent par cette idolâtrie, l’ingratitude envers Dieu, le refus des prophéties, et la négation de la résurrection, la responsabilité et la rétribution.
* Le Coran aborda les mauvaises coutumes des mecquois. Il les appela à les délaisser, en leur montrant leurs effets néfastes sur l’individu et la société. Il leur interdit le meurtre, l’effusion du sang, l’enterrement des filles à leur naissance, la violation des honneurs, et l’usurpation de l’argent des orphelins. A l’opposé, il loua les pieux qui se préservent de ces vices. Citons à cet égard ce verset de sourate Al-Furqân qui décrit les qualités des serviteurs du Tout Miséricordieux : «Et ceux qui n’invoquent pas d’autre divinité avec Allah et ne tuent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit ; qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition».
* Le Coran exposa magnifiquement aux mecquois les fondements de l’éthique et les droits de la société. Il leur rendit détestables la mécréance, la perversion, la désobéissance à Dieu, l’anarchie, l’ignorance, le mauvais caractère, la dureté du coeur et la rudesse dans les paroles. Il leur fit aimer la foi, l’obéissance à Dieu, l’ordre, la science, l’amour, la miséricorde, la sincérité, le respect d’autrui, la gratitude envers les parents, la générosité à l’égard des voisins, la purification du coeur et la pureté de la langue...
* Le Coran relata aux mecquois les récits des Messagers, des Prophètes et l’histoire des peuples précédents. Il y a en ces récits d’éloquentes exhortations et des leçons bénéfiques montrant les règles divines que Dieu établit dans l’univers pour faire périr les mécréants et les tyrans et pour donner la victoire aux croyants et les bienfaisants. La victoire des croyants finit par arriver aussi longtemps qu’ils défendent la vérité et soutiennent la foi.
* Le Coran s’adressa aux mecquois en des termes concis. C’est ainsi que les versets des sourates mecquoises furent courts. Les mecquois étaient, en effet, réputés pour leur éloquence. Ils étaient de grands orateurs, et la façon la plus appropriée pour les interpeller était d’user de mots forts et concis, plutôt que de recourir à de longs discours. Aussi la Haute Sagesse divine veilla-t-elle à ce que le progrès et l’élévation dans l’éducation des peuples et des individus se fassent de façon graduelle, en hiérarchisant les priorités. Nul doute que le credo et l’éthique sont plus importants que les différentes formes d’œuvres de culte et les transactions complexes : les premiers constituent, en effet, les fondements des seconds. C’est pour cela que la révélation mecquoise les aborda de façon fréquente et leur accorda le plus grand soin. Le Noble Coran commença par les fondements les plus prioritaires avant d’arriver aux questions de moindre importance, et suivit la méthodologie générale des Messages destinés à guider l’être humain, à l’honorer et à raffiner ses manières. Dieu - Exalté Soit-Il - dit : «Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour les mondes». Et le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - dit : «Je n’ai été envoyé que pour parachever les nobles manières».
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Dr Abdallah Chehata
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Posté Le : 26/03/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com