Algérie

Les électeurs, lisent-ils les programmes '



La précampagne électorale a commencé et elle est axée sur la question : "Le président participera-t-il ou renoncera-t-il '". Au lieu d'avoir deux programmes qui vont s'affronter, qui vont décortiquer ce qui a été fait et ce qui devrait être fait, nous avons deux positionnements par rapport à la candidature de l'actuel président. Pour les adversaires de la reconduction, il faudrait arrêter la plongée vers la catastrophe. L'arrêter d'abord puis l'inverser. Pour les " re-conducteurs ", seule la reconduction du Président pourrait permettre au pays d'achever le processus de sortie de crise. Le ton est donné. Il ne sera pas question de s'appesantir sur les programmes. D'ailleurs, il n'a jamais été apparu que les électeurs lisent et débattent des programmes. Ce sont vraiment des programmes qu'aucun candidat n'avait chiffré le sien et surtout indiqué la source de son financement. Il n'y a pas cette tradition, même pour les parlementaires pour poser de telles questions. Tout le monde s'est entendu sur ce chapitre. Le pétrole va financer toutes les ambitions. Comme c'est le pétrole, il faut donc aligner tous les projets qu'on veut. Pourquoi limiter les aspirations grandioses du peuple ' Le peuple veut des logements, des emplois et des routes. Et bien, les candidats pourront procéder à des surenchères. Comme il n'y a pas de débat, de confrontations, pourquoi ne pas placer la barre à un haut niveau ' Nul ne forcera un candidat à ses derniers retranchements. Ni pendant la campagne électorale, ni au cours de la présentation du programme devant les parlementaires. A quoi vont s'intéresser les parlementaires ' Ce qui va les intéresser, ce sont les programmes à appliquer ; l'assemblée sortante et même celles déjà passées n'avaient pas démontré leur utilité, à part celle de converger fortement à l'unanimité quand il fallait légiférer au service de leurs propres intérêts et de ceux de leurs partis avec pour mission de réduire l'opposition à l'impuissance législative. Les parlementaires ne demandent pas à identifier les sources de financement. Il y a un consensus c'est que le pétrole va tout financer. Ce n'est plus l'argent du contribuable qui va être sollicité pour financer le programme de développement. En conséquence, le contribuable, c'est-à-dire le citoyen, ne devrait pas s'intéresser aux sources de financement. Mais, faudrait-il rejeter toute l'assemblée en considérant qu'en son sein il n'y a que des calculs autour de privilèges ' Comme le dit si bien Taraq Ramadan : "donnons une chance à ceux qui y sont et faisons les bénéficier d'une présomption de compétence". Si le débat a été étranger à la campagne électorale, malheureusement il reste étranger également au Parlement. Les députés ont toujours été attendus pour débattre sur nombre de sujets. D'abord, les convergences autour du développement. Les relations avec le patronat car sans les entreprises créatrices de richesse, il n'y aura pas d'emplois, ni de croissance, ni de tissu industriel, ni de production en substitution aux importations. Il avait, tout le temps, été espéré le lancement de débats transparents, rendus publics plus particulièrement. Attendu que les députés libèrent leur conscience et préfèrent légiférer en tenant compte des avis de leurs électeurs et non fatalement de leurs partis quand les intérêts des populations sont en jeu. On dit que l'entreprise est l'instrument de vitalité de l'économie, que c'est elle qui crée de la richesse, que c'est elle qui crée de l'emploi. Mais alors, pourquoi les candidats ne disent-ils pas ce qu'ils font pour augmenter le taux de natalité des entreprises '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)