Algérie

Les effets de la crise économique mondiale sur les pays arabes varient d'un pays à un autre



Les effets de la crise économique mondiale sur les pays arabes varient considérablement d'un pays à un autre selon la situation initiale de chaque pays et le degré d'intégration économique avec des régions très affectées, a affirmé lundi à Alger l'économiste égyptien Mohamed Dowidar.
«Si la plupart des pays arabes n'étaient pas très vulnérables face aux effets financiers de la crise, les effets sur l'économie réelle et sur les ménages se sont fait sentir avec un ralentissement de la croissance, une baisse des exportations et une hausse des taux d'inflation», a indiqué l'économiste au cours d'une conférence animée à l'Université d'Alger III.
Cet expert, professeur émérite à l'université d'Alexandrie, a réfuté l'idée que les révoltes populaires dans certains pays arabes et qui ont conduit à la chute de gouvernements soient manipulées par les pays occidentaux « pour actionner la machine de guerre et relancer leurs économies ».
«Ces révoltes expriment un ras le bol et des souffrances réelles que les populations arabes ont enduré pendant des décennies. Elles ont décidé d'en finir avec le mal qui rongeait leurs sociétés », a-t-il dit.
Selon cet expert, la politique de développement suivie par l'Algérie à l'indépendance, axée sur l'industrie industrialisante, inspirée du modèle soviétique « n'a pas été concluante », dans la mesure où elle n'a pas été menée dans le cadre d'un développement global et équilibré.
Pour cet économiste, l'Algérie devrait s'atteler désormais à reconstruire le monde rural, non pas dans le sens seulement d'augmenter la production agricole mais de l'industrialiser pour faire de l'agriculture une filière industrielle et améliorer les conditions de vie de sa population.
Il a également plaidé pour l'utilisation des réserves de changes de l'Algérie pour développer son agriculture et atteindre la sécurité alimentaire du pays.
A l'échelle mondiale, les mesures de réformes prises jusque là par les gouvernements pour faire face à la crise en ces temps critiques se limitent à des politiques de soutien aux institutions financières, a-t-il regretté, estimant que cette politique «est loin d'être une réponse appropriée à une crise systémique ».
Selon M. Dowidar, la meilleure politique à établir pour faire face aux effets de la crise financière mondiale consiste dans la conception d'un système économique et social qui prend en compte la dimension environnementale dans la mesure où, a-t-il dit, « le système capitaliste a généré de grands dangers sur l'environnement ».
L'économiste égyptien a plaidé, en outre, pour l'analyse de la crise en commençant par une analyse conjoncturelle, puis structurelle et enfin générale en remontant l'histoire du capitalisme.
Il a affirmé dans ce sens que « la pensée économique occidentale traverse une crise » et qu'actuellement, les économistes tentent de comprendre la crise et non pas de l'analyser.




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