Les économistes s'accordent à dire, que ces opérations, aussi multiples soient-elles, ne feront pas disparaître l'informel pour autant. Une sphère qui représente 40% de la masse monétaire en circulation, soit 13,6 milliards de dollars, rappelle l'expert international en économie, Abderrahmane Mebtoul. « Ce ne sont pas ces opérations policières qui mettront fin définitivement l'informel. Car non seulement l'informel attire 70% de la clientèle mais, en plus, il contrôle 65% des segments de première nécessité, à savoir les fruits et légumes, les viandes, le poisson, le textile et le cuire », note-t-il. Aussi, pour l'éradiquer, il estime qu'il faut changer carrément la politique économique en vigueur et réaménager le système. Et pour cause, « l'informel est un pur produit de la bureaucratie », signale-t-il, en observant que dans notre sphère politique, il y a deux tendances : la bureaucratie rentière, qui favorise l'informel, et la bureaucratie réformatrice qui tend vers la production nationale mais qui est minoritaire. « Tant que cette dernière restera marginale, il sera difficile de faire disparaître l'informel d'une façon définitive », conclut-il. Non seulement difficile, mais « utopique », corrige l'économiste, Mourad Goumiri. « L'éradication totale de ce marché est utopique dans tous les pays du monde. La difficulté est de le contenir dans une marge autour de 2% du marché formel. Il faut donc une volonté politique forte pour s'attaquer à l'informel. Ce marché doit être éradiqué par le haut et non par le dernier maillon de la chaîne, le petit revendeur sur les trottoirs », dit-il. Chose que partage l'UGCAA, par la voix de son porte-parole Tahar Boulenouar, qui soutient que ces opérations ne décourageront pas les barons de l'informel. « Derrière ces marchés, se cachent des importateurs, des producteurs qui fuient les impôts mais aussi des contrebandiers », précise-t-il. Ces barons des containers, comme il les qualifie, « ne se laisseront pas amputer de plusieurs milliards de dinars de recettes annuelles sans réagir », prévient-il. « D'autant plus que les apologistes de l'informel ne manquent pas d'idées pour justifier leurs activités illégales, chômage, troubles sociaux...Même les pouvoirs publics ont vu dans cette activité une soupape pour l'absorbation du chômage endémique, notamment celui des jeunes », fait-il savoir. Aussi, au lieu de lancer des opérations dont l'effet est temporaire, pense l'UGCAA, les pouvoirs publics devraient penser à créer des espaces légaux pour accueillir tous ceux qui activent dans l'informel, soutenus par un réseau national de distribution contrôlé. « Ainsi, les barons de l'informel n'auront pas où écouler leurs marchandises et l'informel cessera de facto. Pour cela, il faudra la mobilisation de tous les secteurs et non seulement de la police », estime M. Boulenouar. En clair, il faudrait intégrer la sphère informelle dans la réalité économique, préconise
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Posté Le : 29/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farida Belkhiri
Source : www.horizons-dz.com