Créées à l'aube de l'indépendance, les Ecoles des cadets de la Révolution se devaient de prendre en charge les nombreux fils de chouhada, martyrs de la Révolution, et des moudjahidine, pour leur prodiguer un enseignement et une éducation citoyenne, les amener à la maturité, tout en les aidant à affirmer leur personnalité. Elles furent postérieurement ouvertes à tous ceux qui en sollicitaient l'admission, après signature du tuteur légal d'un contrat autorisant l'enfant à poursuivre ses études au sein de ces établissements. Dispensant initialement un enseignement primaire puis reconverties en collèges d'enseignement moyen, le même que celui donné dans les établissements scolaires relevant du ministère de l’Education nationale, ces internats jouissaient du même volume horaire, du régime de vacances et des examens.
Les Ecoles des cadets de la Révolution, dissoutes en 1986, après être passées du primaire, collège d'enseignement moyen, en lycée, auront eu le mérite d'avoir produit des cadres, pétris des valeurs telles que le don de soi, le dévouement, l'amour et le respect de la patrie, mais aussi une solidarité à toute épreuve entre les membres de cette grande famille. Ils auront traversé ensemble et très jeunes la rigueur et le sérieux pour atteindre pour beaucoup l'excellence et venir grossir les rangs de l'Armée nationale populaire. Certains d'entre eux sont, aujourd'hui, à des postes hiérarchiques militaires élevés. Le plus connu d'entre eux est sans conteste le célèbre écrivain Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Mouleshoul, qui a été formé dans les Ecoles des cadets de la Révolution de Tlemcen et Koléa. Le général Boumediene Mazouz, les colonels Abdelhand Bélmekki et Hamanou Aït Larbi, fruits des écoles de Koléa, de Tlemcen et d'Oran, aujourd'hui respectivement directeur des Ecoles des cadets de la Nation, inspecteur central et sous-directeur des enseignements, qui nous reçoivent, confrontent leur mémoire et se souviennent avec émotion, et malgré les années, de certains de leurs professeurs et encadrement. Entre autres, mémoire oblige, le colonel Fellouhi, le général de corps d'armée Ben Abbès Gheziel, le colonel Rachid Aissat, le commandant Djillali Midas, le colonel Abdelhamid Ouared, le défunt colonel Beudjemaa lssad et encore les proviseurs Belkaid et Boukhatem détachés de l’Education nationale. Ils se souviennent de la visite à leur école du défunt président Ahmed Ben Bella en compagnie de l'ancien président cubain Dorticos ainsi que des visites inopinées du défunt président Houari Boumediene. Ils vont jusqu'à évoquer avec tendresse les professeurs qui les ont marqués : M. et Mme Laaradj, M. Farès ; des étrangers : le Tunisien Fourati Elhadi, le professeur d'arabe qui a fait aimer la langue d'El Moutanabbi et le Français Jean Lemeur pour la langue de Molière et le professeur d'Espagnol Carrasco, un républicain en exil ; mais aussi certains de leurs camarades cadets, tombés en martyrs du devoir durant la décennie noire : Hadj Chérif, Aissa Gherab, Hachemi Touagh, Boukhari, Brahim Slimi, Zerrad, Belgheri. Gloire à nos martyrs, qu'ils reposent en paix !
Après la fermeture des Ecoles des cadets de la Révolution en 1986, le Haut Commandement décide la réouverture de ce genre d'établissement qui a fait ses preuves sur le terrain, en les appelant désormais Écoles des cadets de la Nation, par abréviation ECN
Direction des Ecoles des cadets de la Nation : legs et vivier de l’élite des forces armées
Créées par décret présidentiel, le 26 octobre 2008, ces nouvelles écoles au nombre de 10 (3 lycées à Oran, Blida, Sétif et 7 Collèges d'enseignement moyen à M'Sila, Batna, Bejaia, Bechar, Laghouat, Tiaret et Tamanrasset). L'implantation de ces nouvelles institutions est répartie sur l'ensemble du territoire national. Placées sous l'autorité du chef d'état-major de l’Armée nationale populaire, elles constitueront un vivier de formation d'une élite destinée aux forces armées.
Missions
Dans le cadre de l'exercice de ses missions, la direction des Ecoles des cadets de la Nation à pour tâches :
- de veiller à dispenser un enseignement moyen et secondaire au même titre que les établissements scolaires relevant du ministère de l'Education nationale ;
- de procéder au recrutement, sur concours des cadets de la Nation,
- d’assurer l'organisation pédagogique des enseignements ;
- de satisfaire les besoins des écoles en matière de personnels enseignants, en coordination avec le ministère de l'Éducation nationale ;
- de veiller à l'application des dispositions statutaires en vigueur et des directives et instituions particulières ;
- de tenir à jour la situation des effectifs des cadets ;
- de proposer toute action à entreprendre en vue de l'amélioration de la qualité de l'enseignement en menant des études sur les voies, moyens, méthodes pédagogiques et programmes ;
- d’arrêter le planning des activités de la direction et d'en assurer l'exécution ;
- de planifier, réaliser et gérer les moyens spécifiques d'enseignement et le budget alloué ;
- d’élaborer le règlement intérieur des écoles et veiller à son application rigoureuse ;
-d’adapter l'enseignement prodigué au niveau des écoles en l'intégrant au contexte national et en suivant l'évolution et la réforme ;
- d’élaborer les programmes de formation complémentaire axés sur le civisme, le nationalisme et les notions élémentaires de la formation militaire.
Enseignements dispensés
Les programmes d'enseignement et la sanction des études sont ceux en vigueur dans le secteur de l'Education nationale.
Un enseignement général, portant sur
•l’enseignement scientifique,
• l’enseignement des sciences humaines,
• l'enseignement des langues,
• l'enseignement de l'informatique.
Des visites pédagogiques vers les établissements économiques, usines et autres sont programmées. De même que sont dispensées une formation paramilitaire adaptée et une éducation civique, axées sur le développement :
• d’une formation physique qui vise le développement des capacités physiques du cadet par l'amélioration de l'endurance, le goût de l'effort et le travail en équipe
• d’une initiation à la formation militaire dont l'objectif est d'inculquer au cadet certains des principes du règlement du service dans l'armée, tels que
- les règles du savoir-vivre militaire;
- les exigences de la vie militaire;
- le cérémonial militaire.
Orientation
Le cadet participe aux examens de fin de cycle organisés par le ministère de l'Education nationale en vue de l'obtention, à l'issue de chaque palier, du brevet d'enseignement moyen ou du diplôme du baccalauréat. Le cadet ayant obtenu le baccalauréat est orienté, selon les besoins, soit pour suivre une formation dans une école d'officiers de l'Armée nationale populaire, soit pour suivre des études universitaires sous l'égide du ministère de la Défense nationale.
Conditions d'accès
L'accès est ouvert sur concours aux candidats réunissant les conditions suivantes :
- être de nationalité algérienne,
- remplir les conditions équivalentes de scolarité et/ou diplôme et âge selon le cas, aux cycles d'enseignement moyen et secondaire en vigueur dans les établissements relevant du ministère de l'Education nationale,
- satisfaire à la visite médicale d'aptitude.
Le concours comporte une épreuve de mathématiques, une épreuve de physique/technologie, une autre de langue arabe et un test d'aptitude physique et psychotechnique.
En cas d'admission, le cadet sera astreint durant toute sa formation au régime d’internat et au port de l'uniforme
Journée type du cadet
Réveil matinal à 6 heures, suivi d'une séance de sport matinal de 6h 10 à 6h 30 ; hygiène corporelle jusqu'à 6h 50 puis petit-déjeuner jusqu'à 7h 20, rassemblement et levée des couleurs jusqu'à 7h 45 Les cours débutent à 8 heures tapantes. 12 heures : déjeuner ; reprise des cours de 13h 30 à 17h 30, heure du goûter ; études du soir encadrées, de 18 heures à 20heures. Le dîner, fixé à 20 heures, est suivi d'une période de détente. Le cadet est alors libre de rejoindre sa chambre ou le foyer pour s'adonner au billard, baby-foot, jeux d'échecs ou simplement regarder la télévision. Le cadet bénéficie des mêmes vacances scolaires que celles accordées aux élèves des établissements relevant du ministère de l'Education nationale. Ils ont droit aux visites familiales, réglementées par une note particulière du commandant de l'école. Les week-ends et jours fériés ou en cas de force majeure, les cadets peuvent bénéficier de permissions ; ils peuvent aussi participer aux excursions et autres activités planifiées chaque mardi après-midi, en fin de semaine et jours fériés. Pour les activités culturelles et sportives, il est mis à leur disposition une salle de musique, une salle de théâtre, un atelier de peinture artistique, une bibliothèque, une salle d'Internet, une salle de jeux et loisirs, une salle de sport, des aires de jeux et une piscine.
Le sérieux et la rigueur observés dans ces écoles, véritables institutions où seule l'étude est prioritaire, seront évalués cette année à travers les résultats du baccalauréat de la première Ecole des cadets de la Nation ouverte à Oran.
A noter que ces établissements participent aux compétitions scientifiques organisées par le ministère de l'Education nationale. Les résultats du dernier en date classent en tête des épreuves de physique et mathématique deux cadets.
Non programmé et par pur hasard, nous avons eu le loisir de rencontrer et de discuter avec le commandant du lycée de Blida, seconde école à ouvrir ses portes à la prochaine rentrée scolaire 2012-2013, sur les 10 prévues à travers le territoire national. Les critères de réussite dans ces écoles d'exception sont la rigueur, le suivi et la discipline. L'excellence est à ce prix !
A quand l'ouverture d'Ecoles pour cadettes ?
Posté Le : 01/01/2016
Posté par : frankfurter
Ecrit par : Par Leïla Boukli
Source : www.eldjazaircom.dz