Algérie

Les éclairages de Poutine


Dans une conférence de presse qu'il a animée hier, au Parlement roumain, le président russe a qualifié de satisfaisantes ses discussions avec les Alliés, dans le cadre du Conseil OTAN-Russie qu'ils ont tenu hier matin. «Nous avons une ligne d'action commune», dira-t-il à propos des questions sécuritaires pour lesquelles il confirme l'existence d'une collaboration pratique entre eux. Mais, précise-t-il, «notre collaboration dépend de la façon avec laquelle les Alliés prennent en considération les intérêts de l'OTAN». Les obstacles, Poutine les énumère en vrac: l'élargissement, le Kosovo, les boucliers antimissiles américains en Pologne et en République tchèque. Il déplore «l'apparition d'un bloc militaire puissant à nos frontièress» qui, dit-il, «constitue une menace directe pour notre sécurité». Il estime que «la garantie qu'elle ne soit pas menacée ne se fait pas avec des promesses». Il veut du concret et des compromis pour l'élaboration de stratégies claires en la matière. Mais il fait preuve d'optimisme en soulignant que «les perspectives sont assez positives». Interrogé sur l'éventualité de l'organisation par Moscou d'une conférence sur la paix au Moyen-Orient, le président russe fait part de «certains avantages» de l'implication de son pays dans le processus de paix, comme par exemple, «l'annulation du visa russe au profit des Israéliens». Il se contentera, par contre, de dire que «nos relations avec le monde arabe sont traditionnelles. Nous n'avons pas de problèmes avec eux». Poutine affirme oeuvrer pour la création d'un Etat palestinien. Il fait savoir qu'il a parlé de la tenue de la conférence avec le président égyptien, «et nous menons des consultations avec Israël». Mais il précise que pour cela, «nous ne voulons pas être un leader mais un organisateur pour que chacun puisse réaliser un objectif important, nous voulons nous réunir et négocier la paix». L'idée de la conférence est, dit-il, «soutenue par nos partenaires américains et arabes, il faut bien la préparer. Si c'est bon nous allons annoncer sa tenue». A propos de l'Iran et de l'inquiétude des pays du Golfe, Poutine notera que « nous avons travaillé de façon constructive avec la communauté internationale, nous allons remplir nos obligations avec les Iraniens pour la livraison de substances nucléaires. Nous défendons les intérêts légitimes de l'Iran concernant son utilisation du nucléaire civil». Et pour ce qui est d'un probable retour à la guerre froide, il répond : «non ce n'est pas possible, personne n'est intéressé de se retourner vers le passé, il n'y a pas de disputes idéologiques, rien ne nous sépare». Mais, interroge-t-il, « peut-être certaines forces pour troubler les eaux, mais pour prendre quel poisson ?». Il explique par ailleurs autrement la question du traité antimissile des forces conventionnelles européennes (FCE). «Ce n'est pas nous qui avons quitté le traité antimissile, nous l'avons respecté, nous sommes le seul pays qui a suivi l'obligation de réduire nos propres troupes sur notre propre territoire, nos partenaires ne l'ont pas fait et on nous demande de respecter ces accords d'une façon unilatérale !», s'exclame-t-il. Il réclame «à mes chers amis les Alliés un dialogue sincère et honnête». Il affirme être étonné du fait que les Alliés aient retardé l'adhésion de l'Ukraine et la Géorgie « parce qu'ils ne sont pas démocratiques ». Il interroge : «et si l'Ukraine devient membre, elle devient une démocratie ? C'est bizarre ?». Il souligne que «l'entrée dans l'OTAN ne mène forcément pas à la démocratie», preuve en est pour lui «la Lettonie où aucun droit n'est respecté». Il rappelle que l'OTAN a été créée pour contrecarrer l'Union soviétique. «Aujourd'hui ce bloc n'existe plus, alors pourquoi le renforcement ?», demande-t-il. En plus, dit-il, «que peut-on faire en matière de sécurité sans la Russie ? Personne n'a changé l'article 5 et pourtant il y a eu changement, une base en Roumanie, une autre en Bulgarie, un repositionnement stratégique en Pologne et en République Tchèque, tout se rapproche de nos frontières». Le Poutine partant dit n'avoir pas de regrets. «Le fardeau va passer sur les épaules de quelqu'un d'autre, pourquoi ne pas s'en réjouir ?», a-t-il lâché.


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