Algérie

Les échos de coulisses algériens



Qualifiant la visite à Alger du commissaire européen au Commerce extérieur d'éminemment politique, des responsables algériens n'ont pas caché «qu'il y a beaucoup de difficultés et qu'il faille trouver des points d'accord sur diverses questions». Il est évident que ceux qui le pensent le disent tout bas, en coulisses et dans l'anonymat. «Nous avons sur la table les services, l'énergie dans son volet gaz et son double prix, les services juridiques, l'audiovisuel, l'environnement et même la loi sur les hydrocarbures.» L'on souligne que «les Occidentaux que ce soit au niveau des Européens ou d'autres comme les Américains par la voie de l'OMC demandent des clarifications sur les raisons qui ont poussé l'Algérie à revoir la loi sur les hydrocarbures. Ce sont, selon les échos de coulisses, «des questions qui sont posées par l'UE et par d'autres pays membres de l'OMC». A propos de la révision de l'accord d'association évoquée par Peter Mandelson, des responsables algériens rappellent que «c'est une clause contenue dans l'accord qui fixe un rendez-vous à 2010 pour la réouverture de négociations de certaines questions». Il s'agira pour les deux parties, selon nos sources, «de négocier de nouvelles mesures en matière de libéralisation de l'agriculture, la pêche et surtout les services». Les Algériens expliquent que «les services ont le plus d'importance chez les Européens, plus que les marchandises parce qu'ils les quantifient en volume d'affaires et d'investissements». Mais il est souligné que «l'Algérie ne pourra pas ouvrir les négociations en 2010 si elle n'aura pas encore adhéré à l'OMC, ce n'est pas concevable ! C'est inimaginable !» Nos sources précisent que «nous devons conclure le processus d'accession avant 2010». L'on note «qu'il y a beaucoup de questions des pays membres de l'OMC qui sont sur la table, aucune n'est réglée». Les questions posées par les Etats-Unis sont autant nombreuses. A ceux qui avancent que les Américains et les Européens pourraient soutenir l'Algérie dans ses négociations avec l'OMC, nos sources disent «les soutiens n'existent pas, c'est le business, ce sont les affaires, c'est donnant, donnant !». Ces responsables restent cependant convaincus que «l'Algérie doit prendre des engagements clairs». Ils qualifient de «manque de sérieux» le fait que l'Algérie ait suspendu ses négociations avec l'OMC pendant plus de deux ans et demi. «Il faut qu'elle sache exactement ce qu'elle veut, qu'elle tranche !», disent-ils. Par exemple pour ce qui est de l'annulation ou non du double prix du gaz (intérieur et extérieur), ils affirment que «tout est négociable !». Et à ceux qui disent que l'Algérie attend la Russie pour voir ce qu'elle va faire en matière d'énergie avec l'OMC, la réponse est vite donnée «les Américains attendent aussi la Russie». Quant à l'échéance que se fixe l'Algérie pour conclure son adhésion, ils répondent sans hésiter «il y a énormément de questions auxquelles elle n'a pas donné de réponses et elle va en recevoir d'autres».


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