Algérie

LES ÉCHANGES ENTRE LES DIRIGEANTS DE LA RÉGION SE LIMITENT AUX MESSAGES: Le Maghreb des mots en attendant le Maghreb des peuples


LES ÉCHANGES ENTRE LES DIRIGEANTS DE LA RÉGION SE LIMITENT AUX MESSAGES:  Le Maghreb des mots en attendant le Maghreb des peuples




Vingt-sept ans après l’adoption de ses textes fondateurs, l’Union du Maghreb reste une institution sans aucune réalité sur le terrain, que les dirigeants des pays membres se remémorent à chaque anniversaire de sa création à travers des messages remplis de vœux pieux.

Existe-t-il un seul fait concret attestant de l’existence de l’Union du Maghreb, hormis les réunions périodiques de certaines de ses structures?

La réponse est assurément non! Il ne peut en être autrement, parce que tout un chacun semble se complaire dans cette situation qui, pourtant, occasionne des pertes considérables sur le plan économique aux pays membres de l’UMA, comme ne cessent de le ressasser les économistes.

Les appels de ces derniers à faire de l’Union du Maghreb une réalité dans l’intérêt de la région ne trouvent toujours pas d’écho chez ses dirigeants qui continuent à faire la sourde oreille aux appels à concrétiser ce “rêve” des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, des Mauritaniens et des Libyens.

Néanmoins, ils ne ratent jamais la célébration de l’anniversaire de la création de l’UMA pour échanger des messages “doux”, dans lesquels ils formulent leur souhait de faire aboutir ce projet.

Ainsi, au message du président Abdelaziz Bouteflika, dans lequel il juge “impératif” de “hâter la redynamisation des institutions de notre Union et de ses organes et structures, suivant une approche aux contours clairs et aux objectifs bien définis, en adéquation avec les exigences de la nouvelle génération d'organisations régionales et sous-régionales et les aspirations de nos peuples maghrébins”, le roi Mohammed VI n’a pas manqué de répondre par des souhaits tout aussi ardents.

En effet, le souverain marocain a estimé que “le royaume marocain qui considère l'Union maghrébine comme une option stratégique irréversible, ne ménagera aucun effort pour la réalisation de l'intégration entre ses cinq États membres et l'instauration d'un nouveau système maghrébin fondé sur la fraternité, la confiance, la solidarité et le bon voisinage, tout en œuvrant à résorber le marasme institutionnel qui empêche l'Union d'assumer son rôle à différents niveaux, pour relever les divers défis économiques et sécuritaires auxquels sont confrontés les pays maghrébins et leurs voisins dans la région et à travers le monde”.

Voilà des formulations de circonstances, qui vont probablement rester des vœux pieux, comme ce fut le cas pour le contenu des dizaines de messages que se sont échangés les chefs d’État du Maghreb, qui se sont succédé à la tête de leurs pays respectifs depuis la signature du traité portant création de l’Union du Maghreb, un certain 17 février 1989 à Marrakech.

Les six sommets qui se sont tenus à Tunis les 21-23 janvier 1990, à Alger les 21-23 juillet 1990, à Ras Lanouf (Libye) les 10-11 mars 1991, à Casablanca (Maroc) les 15-16 septembre 1991, à Nouakchott les 10-11 novembre 1992, et encore à Tunis, les 2-3 avril 1994, n’ont permis aucune avancée. Au contraire, les parties concernées, notamment Alger et Rabat, dont les différends semblent insolubles à cause de leur refus de s’asseoir autour d’une même table et d’en discuter, campent sur leurs positions.

Quant aux autres membres de l’UMA, ils se limitent à lancer, de temps en temps, des appels à la raison sans plus.

Vingt-sept années plus tard, on en est toujours à la case départ sans le moindre espoir de voir cette UMA exister réellement.

Merzak Tigrine

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