Algérie - El Islah

Les écarts de langage d’El Islah



Si les citoyens de Skikda préfèrent le ‘‘Chtih et Rdih’’, ils n’ont qu’à voter pour les adeptes de cette culture. » c’est en ces termes, on ne peut plus clairs, que le vice-président de l’APC chargé de la culture répondra à la question d’un confrère lors de l’émission « forum » initiée par la radio locale qui traitait de la culture à Skikda.

La question du confrère revenait sur l’option prise par l’actuel exécutif communal dirigé par des élus du parti El Islah, qui semble orienter ses efforts beaucoup plus vers le festival de la chanson religieuse sans pour autant encourager d’autres genres musicaux. « Nous sommes venus avec un programme que nous avons présenté aux citoyens. Ils l’ont accepté et nous ont plébiscités, et tant qu’on sera aux commandes de cette commune, la culture du ‘‘Chtih et du Rdih’’ n’aura jamais sa place. C’est une culture étrangère à nos mœurs », justifiera, non sans laisser exprimer un brin de colère, le vice-président visiblement irrité par la question. La pensée exprimée par le vice-président n’est certes pas une bombe en soi. Ce n’est que l’expression d’un vécu culturel moribond qui caractérise Skikda. C’est aussi une confirmation en Live de la persistance d’une problématique qui mène à reformuler une fois encore une question clé : les élus d’El Islah ont-ils conscience qu’ils gèrent une ville « culturellement cosmopolite » et non une haraka (Mouvement) ? Car si pour les autres secteurs, les élus ont fini par acquérir une grande capacité de travail dans le secteur de la culture, l’impression qui se dégage est beaucoup plus partisane que citoyenne. Ce qui s’inscrit en porte-à- faux avec la diversité culturelle nationale et peut-être même avec l’esprit républicain, car faut-il le préciser, Skikda est une ville algérienne. Elle est certes gérée par des élus du Mouvement El Islah que les citoyens ont fortement plébiscités, mais ceci ne devrait pas amener ces mêmes élus à faire fi de la diversité culturelle et des penchants musicaux. Elle n’a pas non plus le droit d’exclure des milliers de jeunes qui affectionnent le raï ou un autre genre musical, mais plutôt le devoir de gérer l’ensemble de la ville avec toutes ses disparités et ses richesses. Voilà qui est dit.




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