Algérie

Les eaux usées investissent les lieux


Au huitième jour du début de la saison estivale, la plage de Corso, à quelques encablures de Boumerdès, était noire de monde.Elle figure parmi les 44 plages autorisées à la baignade. Il est 14h, mais le parking n'affiche pas complet à ce moment de la journée. Très prisée par les estivants et les familles pour ses espaces et la forêt récréative qui se situe juste à proximité, le décor qu'offre la plage est immonde. En effet, bouteilles en tous genres et sachets en plastique sont jetés à même le sol et partout.
Pourtant, des bacs spécialement aménagés pour la collecte des bouteilles sont entreposés à la bordure de la plage. Même la forêt récréative n'y a pas échappé. Grillage arraché, elle semble être livrée à l'abandon. Cela suppose que les week-ends où l'affluence enregistre des pics, la situation est bien pire. Même les eaux usées de l'oued Corso se déversent sur la plage, à quelques mètres des estivants, en créant un sillon de plusieurs mètres de largeur.
Cette situation est vécue par les estivants depuis des années sans qu'une solution définitive soit trouvée. Des odeurs nauséabondes s'y dégagent et le risque sanitaire que courent les estivants est bien là. Dans notre édition du 17 juin 2021, et dans le cadre de la préparation de la saison estivale, une source de la direction du tourisme de la wilaya de Boumerdès avait déclaré que 32 milliards de centimes avaient été débloqués et consacrés pour l'aménagement des plages.
Mais force est de constater que bon nombre de commodités font défaut, à l'image des douches et toilettes et d'une fontaine d'eau pour permettre aux estivants de se désaltérer et de se laver après leur sortie de plage. Celles existantes sont saccagées, au sec et abandonnées. Par contre et juste à proximité, le même service est proposé aux estivants à raison de 100 DA pour une douche et 50 DA pour une pause-pipi.
À quelques encablures de là, la plage principale du chef-lieu de la commune de Boumerdès était, quant à elle, bondée et le parking adjacent au complexe touristique Bouzegza, à proximité de la plage, affichait complet. Un coup d'?il aux immatriculations des véhicules stationnés renseigne que la plupart viennent des wilayas de Blida, d'Alger, de Bouira et de Tizi Ouzou. Beaucoup d'estivants choisissent, en effet, cette plage attenante au boulevard du front de mer qui vit au rythme d'une animation particulière durant tout l'été.
Là aussi, même constat et même décor, les eaux usées de l'oued Tatareg, qui se déversent au versant ouest de la plage principale de Boumerdès, demeurent la fausse note. Lancée dans un contexte sanitaire exceptionnel et une troisième vague de contamination au virus de la Covid bien installé, aucune indication sur le protocole sanitaire à suivre au niveau de la plage n'est signalée. D'ailleurs, la distanciation sociale imposée entre les parasols qui est de trois mètres n'est nullement respectée.
Approchés, certains estivants insouciants, interpellés sur le respect des gestes barrières, disent que le plus important est de s'évader, de passer un bon moment en famille à la plage et de prendre du plaisir. Kaci, un estivant venu en famille de la wilaya de Bouira pour fuir la chaleur suffocante, le sourire aux lèvres et sur un ton rassurant, dit : "Ma femme et moi sommes vaccinés contre la Covid. Je n'ai aucune appréhension à avoir à ce sujet.
Je suis là pour passer un bon moment avec mes deux enfants, un point c'est tout." Par ailleurs, les cinq premiers jours depuis l'ouverture de la saison, et selon un communiqué de la Protection civile, plus de 94 000 estivants ont été recensés sur les plages de Boumerdès et 679 interventions ont été effectuées durant la même période.

Aziz Boucebha
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