Algérie

les drames périphériques de la prison Le film argentin Por sus propios ojos de Liliana Paolinelli projeté à Alger



les drames périphériques de la prison                                    Le film argentin Por sus propios ojos de Liliana Paolinelli projeté à Alger
Le cycle «Cinéma en construction» se déroule à la Cinémathèque d'Alger du 25 au 29 novembre 2012, à l'initiative de l'Institut culturel espagnol Cervantès.
Le film argentin Por sus propios ojos (Pour ses propres yeux) de Beatriz Liliana Paolinelli a lancé, dimanche, à la Cinémathèque d'Alger, le cycle «Cinéma en construction», organisé par l'Institut culturel espagnol Cervantès. L'histoire se déroule au Centre-nord de l'Argentine, à Cordoba, ville célèbre par ses universités et sa cathédrale Nuestra Señora de la Asunción. (Notre-Dame de l'Assomption). Mais, également par son quartier commercial, Barrio commercial. Un quartier qui, contrairement à son nom, est pauvre, où le taux de la criminalité est le plus élevé et où la contrebande est une pratique courante.
Beatriz Liliana Paolinelli, qui a élaboré sa fiction à partir d'un documentaire, a planté sa caméra dans ce quartier pour suivre le drame profond des femmes qui ont des proches en prison. Alicia (Ana Carabajal) et sa camarade Virginia (Mara Santucho) sont des étudiantes qui préparent un documentaire de fin d'études (une partie du film a été tournée Buenos Aires). Elles tentent de convaincre les dames qui attendent presque chaque jour devant le pénitencier de la ville pour pouvoir visiter leurs proches. Elsa (Luisa Núñez) est l'une d'entre elles. Elle est inquiète pour son fils Luis (Maximiliano Gallo), à peine âgé de 18 ans, mis en prison pour vol. Alicia et Virginia font tout pour qu'Elsa accepte de témoigner, parler de sa vie, de sa misère gérée avec poésie.
Elsa exige qu'Alicia visite d'abord son fils en cellule avant son jugement pour qu'elle s'exprime devant la caméra. Elle lui donne une tarte pour la faire parvenir au détenu. Alicia entre en prison. Elle est contrôlée jusqu'au plus profond de son corps. Pas de boucles d'oreilles, pas de littérature policière. La caméra insistante de Beatriz Liliana Paolinelli montre un longue scène de fouille humiliante, collante et paranoïaque menée par une gardienne aux cheveux noués. Manière de dénoncer l'automatisme inhumain du milieu carcéral. La caméra voyage aussi l'intérieur de la cellule, à peine large de deux mètres, où vit Luiz cloîtré avec ses rêves, ses désirs et ses vues sur l'au-delà, le ciel invisible.
Malgré tous les efforts, Elsa fait durer le suspense. Alicia et Virginia insistent. Difficile exercice. En dépit de sa tristesse de mère, Elsa est tout de même satisfaite que Luis reste en vie, préservé par' la prison. L'Amérique du Sud, ses violences urbaines, sa misère, ses travers sociaux et ses douleurs sont là, réunis dans Por sus propios ojos, un film sans prétention qui fait tout dire à l'image. Le voyage est mené à l'envers. De l'extérieur vers l'intérieur, de la rue et ses lumières folles, à la prison et ses obscurités angoissantes. A sa sortie, en 2008, le film a décroché une dizaine de distinctions.
«Souvent au cinéma, on raconte le monde carcéral à partir de l'intérieur de la prison, alors que le monde périphérique, tout ce qu'il y a autour, est ignoré par le traitement cinématographique. D'où l'idée de ce film», a expliqué, lors d'un débat avec la presse à Alger, Beatriz Liliana Paolinelli. La cinéaste a eu beaucoup de difficultés à récolter les témoignages des femmes. «On me donnait une adresse, et dès que je me présentait avec la caméra, les femmes refusaient de parler.
A l'origine, le film est inspiré d'un documentaire que j'ai réalisé en 2005 à Cordoba. A l'époque, j'ai pu avoir le témoignage de cinq femmes. J'ai pu en tirer un documentaire de 24 minutes avant d'élaborer la fiction. A voir de près, la fiction paraît plus réaliste que le documentaire !», a-t-elle souligné. Hier a été projeté à la Cinémathèque d'Alger El Arbol (L'arbre), le film mexicano-espagnol de Carlos Serrano Ascona (voir sur le site www.elwatan.com). Ce soir, à 17 heures, sera projeté «L'assaillant, du jeune cinéaste argentin Pablo Fendrik.


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