Algérie

Les drames du ramadan sans spiritualité



Les drames du ramadan sans spiritualité
Un homme a accidentellement écrasé sous les roues de son camion son petit bébé de 30 mois. Le drame est survenu avant-hier, à quelques minutes du f'tour, dans une localité de l'est du pays. Rentrant chez lui en fin de journée de ce 14e jour du ramadan, le père a mis le contact et démarré son camion, sans se rendre compte que son bébé de 30 mois, qui était assis sur le siège près de lui, ne s'y trouvait pas. Le bébé est tombé dehors à travers la vitre laissée ouverte et a été écrasé au passage par les roues arrière du camion. Le père en détresse évacuera son enfant dans un véhicule particulier vers la polyclinique de la localité, mais il succombera à ses graves blessures, notamment la blessure sur la tête qui ne pardonnait pas. C'est le «mektoub», le destin, mais probablement que cela aurait été évité hors ramadan.Avec le manque de sommeil, le manque de cigarette et de café, le manque de piété et d'attachement aux valeurs religieuses, on est prêt à mourir et à tuer. Qu'est-ce qu'il n'a pas fait de certains d'entre nous, les jeûneurs ' Par moment, on se croirait parachuté dans un «zoombiland», où les êtres humains se déchirent entre eux. Concentration nulle, nerfs à fleurs de peau, mines patibulaires, yeux rouges de fatigue, non, le ramadan n'arrange pas la mentalité, la physionomie et le comportement de certains jeûneurs. Durant 30 jours, on sera mangé à toutes les sauces. Aveuglés par la colère, des jeûneurs ont commis 10 meurtres (le fils tuant le père, un autre blesse mortellement un proche, le voisin...) à travers le territoire national, durant cette première quinzaine du ramadan. Et le match violent n'est pas encore terminé. Sans parler de cette violence du ton, du geste et du verbe, qui a de beaux jours devant elle. Le plus dur, en effet, reste à faire. Il est connu que la deuxième quinzaine du ramadan est la plus dure, surtout les trois derniers jours. Ce n'est pas seulement à cause du jeûne que les gens se transforment en «zombies», il y a également ce côté socioéconomique qui aggrave l'état du jeûneur. Le mois n'est qu'à sa première moitié, et les ménages vont commencer une autre danse, après la danse du ventre, celle des poches vides. De là vont découler d'énormes problèmes, à l'intérieur de la cellule familiale, et cela déborde inévitablement dans la rue. Un homme vivant sous une telle pression socioéconomique laissera éclater sa colère, dehors, au moindre mot ou regard qui ne lui plairait pas. Il est prêt à faire de la casse pour des futilités, pour rien. Ce n'est pas la faute au ramadan. Bien sûr que non. Le ramadan n'a jamais incité personne aux dépenses effrénées et la consommation immodérée. Bien au contraire. Il est recommandé de ne pas abuser sur ces plans. Voilà ce qui arrive, justement, lorsque le ramadan est dévié de sa vocation spirituelle : désolation, désolation et désolation.


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