Algérie

Les «douleurs» de la mémoire et les «murailles» de la mondialisation



Les «douleurs» de la mémoire et les «murailles» de la mondialisation
Le modèle de la réconciliation franco-allemande est-il adaptable au rapport de la France avec l'Algérie 'Olivier Breton, ex-vice-président de Publicis, vient de lancer la revue Alger-Paris. «Nous sommes passionnés par cette aventure. L'idée de ce magazine est de développer les relations franco-algériennes, de les comprendre. Nous prenons des axes sociétaux, économiques et culturels. Au delà de ces thématiques, on essaye de voir comment peut-on s'ouvrir sur l'euroméditerranée», a soutenu Olivier Breton, prenant exemple du «couple» franco-allemand puisqu'il publie déjà Paris-Berlin. Olivier Breton s'exprimait lundi soir à l'Institut français d'Alger (IFA) la faveur d'une conférence sur le thème «La mémoire, et après '» en présence du politologue Alfred Grosser, du sociologue Dominique Wolton, de la militante féministe Wassila Tamzali et de l'historien Benjamin Stora.Tiré à 18 000 exemplaires, Alger-Paris est sorti cette semaine dans les kiosques en Algérie et en France. Alfred Grosser a évoqué l'exemple de la «réconciliation» entre Allemands et Français. Pour lui, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel auraient dû se rencontrer dans un ancien camp de concentration nazi, à Dachau ou à Buchenwald, «là où des anti-hitlériens français et allemands étaient enfermés ensemble» dans les années 1940. Selon lui, Il n'existe jamais de culpabilité collective «quel que soit le nombre de victimes ou de bourreaux». L'important, d'après lui, est de donner un avenir à la jeunesse allemande à travers «une mémoire créatrice». «Il faut surmonter tout cela pour créer un avenir, mais avec un passé toujours présent. Les jeunes Allemands me disent : 'en quoi cela nous concerne Et je leur réponds : si vous considérez le passé, vous devriez rejeter tout ce qui a fait l'essence du nazisme.Donc, vous devriez considérer toutes les personnes humaines comme égales et s'engager partout où il s'agit de défendre l'égalité entre les gens. Il faut se surmonter pour créer un avenir», a soutenu Alfred Grosser, plaidant pour une meilleure connaissance entre les uns et les autres. Il s'est interrogé pourquoi la Turquie n'assume-t-elle pas ce qu'il a appelé le «passé criminel» avec l'Arménie (1915). L'intervenant ne s'est toutefois pas posé la même question sur le passé colonial de la France en Algérie et en Afrique. Il a, par contre, accusé le colonialisme belge d'avoir «nourri» les différences entre Tutsis et Hutus au Rwanda, qui ont mené au génocide des années 1990. Alfred Grosser ne croit pas à la «réconciliation» entre la Russie et la Pologne. Selon lui, Vladimir Poutine veut ressusciter le culte de Staline en Russie. Il a estimé que la première question qu'on pose dans le bilatéral est celle de la mémoire. «Mes parents étaient juifs.A cause de la distance prise avec mon identité, je suis violement critique à l'égard de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens. Né Allemand, je suis devenu Français. J'ai critiqué la politique de la France en Algérie avec la torture. Il ne faut pas se couper de ses identités, mais il faut prendre de la distance. Il faut transformer la négativité du passé en quelque chose de nouveau», a-t-il plaidé.Wassila Tamzali préfère parler de relations entre Français et Algériens plutôt qu'entre la France et l'Algérie. «Notre responsabilité est modeste. C'est celle de préparer l'arrivée de cette réconciliation entre la France et l'Algérie qui ne saurait tarder», a-t-elle dit. Elle a qualifié de «douloureuse» la mémoire entre l'Algérie et la France. Ce qui singularise la relation entre Berlin et Paris est, selon elle, le fait que l'Allemagne reconnaisse ses crimes contre les juifs.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)