Algérie

Les Douanes devront rendre des comptes



Des «moyens colossaux» seront mis à la disposition des douaniers pour travailler dans de bonnes conditions à la faveur du plan de modernisation des Douanes. En contrepartie, les Douanes auront l'obligation du résultat, a indiqué hier, dans un entretien accordé à l'APS, le directeur général des Douanes, M. Mohamed Abdou Bouderbala. L'exigence des résultats sur le terrain se manifestera avec l'instroduction de la notion de «contrat de performance» dans les rapports avec les 11 directions régionales du pays, a expliqué M. Bouderbala. Les critères d'évaluation relatifs à ce contrat de performance seront établis sur la base du rendement fiscal, valeur et volume des saisies, réponses aux doléances et le règlement des contentieux, a encore expliqué le DG des Douanes. Le plan de modernisation des Douanes (2007-2010), d'un montant de 10 milliards DA, permettra à court terme de doter les Douanes d'hélicoptères pour survoler les vastes zones de passage de contrebandiers, de nouveaux scanners de détection, de véhicules et de moyens de communication ultra-modernes car, a-t-il dit, «nous faisons face à des bandes organisées usant de moyens modernes de communication comme le GPS». Ces moyens matériels dont seront munies les Douanes seront combinés à un important programme de formation prévu également dans le plan de modernisation des Douanes adopté par le gouvernement. Dans ce volet, les six (6) écoles de formation des Douanes seront spécialisées dans un souci d'efficacité, a expliqué ce responsable en citant l'exemple de l'école d'Oran (jumelée à celle de Tourcoing France) qui sera réservée à la formation d'officiers des Douanes et celle de Batna aux sous-officiers. Les Douanes «mettent le paquet» mais seront tenues dorénavant à des résultats sur le terrain, a encore souligné M. Bouderbala. Sur un autre plan, le DG des Douanes a évoqué «le contrat de confiance» qui sera désormais établi entre l'institution qu'il dirige et les entreprises «qui ne posent pas problème», à travers l'accueil et les facilités douanières par le biais du «couloir vert». Dans ce cadre, une direction des contrôles a posteriori a été également créée récemment par la direction des Douanes dans le but de faciliter la tâche aux opérateurs honnêtes. Le contrôle à postériorité est «le fer de lance» des facilités que va mettre en pratique l'institution dans le cadre légal. L'idée est de mettre en place un couloir vert pour les opérateurs n'ayant jamais posé de problème et dont les marchandises seront contrôlées en «extra muros», pour désengorger les ports. L'un des objectifs actuels des Douanes, est «de trier les importateurs pour se consacrer aux bons opérateurs», a ajouté M. Bouderbala. Le directeur des Douanes a, par ailleurs, annoncé que près de 1.000 conteneurs et engins en souffrance au niveau du port d'Alger seront transférés dans les prochains jours vers le dépôt des Douanes de Sidi Moussa et le port sec de Rouïba. Ces conteneurs «abandonnés par leurs propriétaires sont en souffrance au port d'Alger depuis 4 ans dans certains cas, alors que la loi prévoit un délai maximal de quatre mois et 21 jours», a affirmé M. Bouderbala soulignant «le caractère inadmissible» de ces pratiques. Il a, toutefois, mis en garde que cette situation ne va pas perdurer : «Cela ne se passera plus comme ça et dans les prochains jours, les premiers conteneurs et engins devront quitter le port». Questionné sur les mesures prises par ses services dans la lutte contre la contrefaçon, M. Bouderbala a souligné la «ferme volonté» de cette institution pour venir à bout de ce fléau. Pour traduire cette volonté en faits, une sous-direction centrale chargée de la contrefaçon a été créée en mars 2008, à la faveur du nouvel organigramme de la Douane, a fait savoir M. Bouderbala citant, dans ce cadre, l'acquisition de moyens sophistiqués de détection des produits contrefaits ainsi qu'un programme de formation des douaniers. Selon ses chiffres, une quantité de 2,3 millions d'articles contrefaits ont été retenus en 2007 - contre 800.000 en 2006 - et seront détruits incessamment. Conséquence sur le plan économique : «l'argent de l'Etat sert, malheureusement, à importer des produits qui finiront à la casse», a-t-il regretté.


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