Algérie

Les dossiers sous-jacents d'une visite



Le président français Emmanuel Macron effectuera une visite officielle en Algérie du 25 au 27 août. Selon un communiqué de la Présidence française, elle vise à relancer le partenariat entre les deux pays ou du moins à dissiper les divergences et les tensions. Une visite à même d'ouvrir de nouveaux horizons entre les deux pays. Une occasion de dépolluer l'atmosphère d'autant qu'elle durera trois jours.Ce qui laisse suffisamment de temps pour traiter de nombreux dossiers. Et question de dossiers, ils sont nombreux. Au-delà du politique et de l'économique, la question des visas, de l'émigration et de l'Accord du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles en France seront sûrement abordés du fait qu'une certaine «France» milite pour leur révision. En effet, les partisans de la ligne dure avec l'Algérie au sein du gouvernement français poussent ni plus ni moins à revoir les accords migratoires entre les deux pays. Une redondance, chez les partisans de l'extrême droite qui remettent en cause les avantages accordés, même s'ils ne sont pas toujours appliqués, aux Algériens. Amendé à trois reprises, dont la dernière version date de juillet 2001, l'accord bilatéral de 1968, qui organise le séjour et l'emploi des Algériens en France selon des règles dérogatoires au droit commun, favorisait jusque-là les Algériens par rapport aux autres étrangers, notamment en ce qui concerne le regroupement familial. Mais les autorités algériennes paraissent préoccupées par le reste des Algériens, les étudiants notamment qui ne bénéficient pas des mêmes règles dérogatoires contenues dans l'accord franco-algérien Des accords, également critiqués par l'actuel ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin avec sa politique de «chantage». Une remise en cause loin de faire l'unanimité. Parmi les dossiers litigieux les plus importants entre les deux pays figure le «dossier des visas». Une question qui devrait être abordée par les deux Présidents à même de dépasser cette querelle de visas. En effet, les autorités françaises ont décidé, en septembre dernier, de réduire le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens mais aussi marocains et tunisiens. Certes, une question relevant de la «souveraineté de tous les Etats, y compris pour l'Algérie», avait reconnu le président de la République Abdelmadjid Tebboune, dans une déclaration télévisée, avant d'exhorter, cependant, la «France à respecter les accords d'Evian et les accords de 1968 qui dictent certaines mesures». En vertu de ces accords, les Algériens bénéficient d'un régime spécifique qui facilite leur entrée en France, leur octroi, une liberté d'établissement comme commerçant ou indépendant et un accès plus rapide à des titres de séjour valables dix ans. «Ne nous mélangez pas avec d'autres pays (...). L'Algérie est un pays spécial» pour la France, avait ajouté le président Tebboune, en insistant sur le fait qu'«il y a des accords qui nous lient».Un dossier important à évoquer lors de cette visite de Emmanuel Macron en Algérie en raison des relations humaines unissant les deux pays. D'autant que la communauté algérienne avait contribué aux «Trente Glorieuses» (1946-1975), période ayant permis à l'économie française de prendre son envol.


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