Algérie

Les donateurs veulent une révision de la législation fiscale



Les donateurs souhaitent que les responsables revoient leur copie concernant les dons de plus d'un million de dinars et les abattements fiscaux.Confrontée à des pertes de revenus, à de l'inquiétude sur le plan financier et/ou au choix d'aider directement le secteur médical, une partie des donateurs de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a préféré réduire ou carrément suspendre ses dons à ce secteur qui en dépend pourtant énormément, surtout en cette période de crise sanitaire.
Aussi, la question des incidences fiscales de ces dons pour leurs auteurs vient d'être soulevée par des donateurs. Ces derniers souhaitent que les responsables revoient leur copie concernant les dons de plus d'un million de dinars et les abattements fiscaux. "Le code général des impôts (CGI) instaure un mécanisme de réduction d'impôt au profit des entreprises réalisant des opérations de mécénat. De 1 à 1 million de dinars, le don est exonéré d'impôt. Mais si on veut donner plus, l'exonération n'est plus valable. On doit payer tous les impôts qui s'imposent, même la TVA et la taxe sur les bénéfices", a expliqué Mustapha Saïm, représentant du patronat dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. "Ce "cadeau fiscal" pour les dons d'un montant égal ou inférieur à un million de dinars devrait être revu à la hausse et au-delà d'un million de dinars, pour permettre de remobiliser les donateurs à l'année qui assurent l'essentiel des moyens de subsistance des associations. Un coup de pouce bienvenu pour le monde associatif et surtout pour le secteur de la santé en cette période de crise sanitaire", ajoute M. Saïm.
De leur côté, des associations se sont également jointes à cette appel. "Si nous avons reçu de nombreuses aides des particuliers et des entreprises pour faire face à la crise sanitaire, nous avons vu, dans le même temps, les rentrées habituelles chuter lourdement à cause de la même crise", a soutenu Amar, président d'une association locale. "Notre association, comme toutes celles qui activent dans la région, se financent grâce aux soutiens des particuliers et des entreprises pour un certain nombre d'activités", explique-t-il. Et en raison du manque de dons, des activités liées aux aides sociales et sanitaires "ont été mise en veilleuse à cause de la Covid-19". "Nous sommes en recherche de financements nouveaux, le temps que nos activités reprennent leur cours normal", a encore précisé ce président d'association.
"Certaines collectes de fonds menées pour des causes humanitaires n'ont recueilli en 2020 que 5% à peine de ce que les campagnes avaient rapporté les années précédentes. Cette exonération fiscale pour les sommes de plus d'un million de dinars devrait inciter le public à se mobiliser à nouveau, notamment pour d'autres causes que la lutte contre la Covid-19. Il y a des donateurs qui veulent donner plus, il faut juste ce geste de l'Etat", espèrent les activistes du mouvement associatif local.

Chabane BOUARISSA


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