Algérie

Les dockers mécontents



Les dockers mécontents
Affectés auprès du nouveau partenaire Dubaï Port World (DPW) de l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal), qui gère et exploite le port à conteneurs, les travailleurs refusent de se soumettre au nouveau programme de travail. Ils craignent la perte de leur emploi, du fait que les contrats à durée indéterminée promis n'ont pas été signés. Le PDG de l'Epal s'est montré rassurant en rappelant la garantie de préserver la main-d''uvre.Officiellement, Dubaï Port World, le nouveau partenaire (50%) de l'Entreprise portuaire d'Alger a pris les commandes de la gestion et de l'exploitation du terminal à conteneurs depuis le 17 mars dernier en vertu d'une nouvelle joint-venture, créée le 15 février de l'année en cours. Mais sur le terrain, tout n'est pas rose. Le personnel conteste le programme de travail établi par Djazaïr Port World (DPW) et craignent pour l'avenir de leurs postes de travail eu égard à la volonté affichée par le partenaire étranger d'opérer un délestage, notamment parmi les journaliers, en dépit de son engagement officiel à maintenir la main-d''uvre existante. Hier, ils étaient nombreux à exprimer leur préoccupation, notamment après être entrés en conflit avec le partenaire émirati. « Le nouveau patron nous a imposé un programme de travail impossible à respecter. Nous lui avons clairement expliqué que nous ne pouvions accepter une telle situation et de ce fait nous avons refusé le nouveau programme », a souligné un travailleur. Pour lui et ses collègues, les engagements des responsables à garantir le maintien de l'emploi et des conditions de travail « semblent compromis », arguant du fait que les contrats à durée indéterminée du personnel transféré vers DPW qui devaient être établis avant la fin du mois de mars dernier ne sont toujours pas signés. « La note d'information affichée par le PDG, le 21 mars dernier, faisait état de la garantie pour les agents transférés vers DPW du maintien de tous les droits dont ils jouissaient à l'Epal. Les contrats devaient être signés avant la fin mars 2009. Ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent. De plus, ce partenaire n'a même pas ramené son matériel. Il travaille avec les équipements de l'Epal », a expliqué un docker.A ce titre, les travailleurs ont exigé la mise en application des recommandations du groupe de travail chargé de l'examen du dossier des journaliers, notamment le point lié au personnel, à savoir : « la mise en application d'un plan de recrutement annuel et pluriannuel en vue d'arriver à l'extinction progressive de ce corps à travers le recours à cette main-d''uvre pour le remplacement des départs à la retraite et pour satisfaire les besoins nouveaux en main-d''uvre qualifiée dans la filière de manutention ». En effet, les travailleurs journaliers, au nombre de 770 (selon le syndicat), qui exercent en tant que dockers, treuillistes, hommes de chaîne figurent dans l'organigramme de l'Epal et dans la nomenclature des postes de travail depuis leur recrutement au sein de l'entreprise, en remplacement des dockers mis à la retraite. Ils travaillent sur la base de contrats à durée déterminée renouvelables pour certains après trois mois et pour une année. Bon nombre d'entre eux cumulent une ancienneté de 4 à 8 ans au moins.Des contrats, qui à en croire les syndicalistes, établis en contradiction avec la convention collective de l'entreprise, qui garantit l'égalité des rémunérations et interdit la discrimination dans la classification professionnelle et dans l'octroi des primes et indemnités y afférentes. De ce fait, le syndicat a milité pour que le déficit en dockers (758 au niveau des sept môles), « soit comblé par le recrutement de ces journaliers, d'autant qu'ils ont la qualification requise ». Contacté, le PDG de l'Epal, M. Bourouaï, a voulu être plus rassurant en affirmant que « les actionnaires ont garanti l'ensemble des acquis du personnel affecté à DPW. Ils ont privilégié les jeunes, notamment à travers une meilleure formation et une mise à niveau ». Pour le premier responsable de l'Epal, il est clair que l'organisation ne peut se faire qu'avec le partenaire social, dans le strict respect des lois qui régissent le travail et la garantie du maintien de tous les acquis professionnels. « Tous les travailleurs affectés à DPW seront permanisés avec des contrats à durée indéterminée. Nous leur avons même donné la possibilité d'exercer pendant une durée de 2 ans au-delà de laquelle, s'ils estiment ne pas pouvoir y travailler, ils peuvent retourner à l'Epal. Néanmoins, durant cette période, ceux qui n'arrivent pas à s'adapter à cette nouvelle situation qui exige une gestion et des capacités professionnelles plus modernes ne peuvent espérer garder leur poste de travail. Il faut que tout le monde soit conscient de la nouvelle réalité. Les nouvelles technologies de management ne s'encombrent pas d'une main-d''uvre inutile. Elles sont basées sur le professionnalisme », a expliqué le PDG de l'Epal.Ce dernier a beaucoup insisté sur le « souci permanent » des actionnaires à « préserver coûte que coûte » les postes d'emploi. « L'engagement a été clairement exprimé au partenaire social lors de nos différentes réunions, y compris avec DPW. Ce dernier a accepté ces clauses ; de ce fait, nous pensons que la crainte, même si elle est légitime, n'a pas lieu d'être d'autant que le volet recrutement est du ressort de l'Epal », a indiqué, M. Bourouaï. Pour ce qui est du recours de DWP aux équipements de l'Epal, le PDG a affirmé qu'il est question d'accompagner le partenaire durant au moins les premiers mois de son entrée. « Nous avons mis à sa disposition 6 chariots seulement puisque les autres nous les utilisons pour nos activités. DWP loue une vingtaine d'autres auprès du privé en attendant qu'il ramène son propre équipement. Nous avons estimé qu'il fallait l'accompagner durant ses premiers pas pour une période limitée, le temps qu'il s'adapte à la situation », a-t-il noté.


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