Les perturbations dans la distribution du lait en sachet apparues lundi, au
premier jour du Ramadan, se sont aggravées encore hier, en provoquant une
polémique entre les citoyens et les principaux concernés par la production et
la distribution du lait, aliment de base dont la consommation augmente
sensiblement durant le mois de jeûne. Plus grave encore, un conflit entre la
direction de l'unité de production de l'ex Onalait de
Chaab-Ersas et l'association des distributeurs, risque
de compliquer la situation dans les jours qui viennent.
En effet, le président de cette association, M. Boudraâ
Hassan, est intervenu hier sur les ondes de la radio régionale, « pour dénoncer
cette situation et brandir la menace de grève générale de la distribution si
une solution rapide n'intervient pas pour obliger la direction de l'unité de
production à augmenter celle-ci et, surtout, à respecter les contrats signés
avec les distributeurs. Lundi, premier jour du carême, 9 quartiers de la ville
de Constantine n'ont pas été servis parce que les distributeurs n'ont pu avoir
leurs quotas, en dépit du fait que ces derniers se sont présentés dès 3h du
matin et ont attendu jusqu'à midi, mais ils n'ont pas été livrés ». Si le
premier jour, a poursuivi le président de l'association des distributeurs, 9
quartiers n'ont pas reçu un seul sachet de lait, hier, ce sont 14 quartiers de
Constantine et des communes environnantes qui n'ont pas été servis parce que
les distributeurs n'ont pu prendre livraison de leurs quotas à l'usine. M. Boudraâ a donné une partie de la liste de ces quartiers en
citant Sidi Mabrouk supérieur, Oued el Had, Daksi, El-Gammas,
Boussouf, Zouaghi Hamma-Bouziane, Didouche Mourad, Zighoud Youcef et Ain-Smara.
Par conséquent, a-t-il estimé, si des dispositions ne sont pas prises
rapidement, ce nombre va augmenter. «Nous allons nous concerter avec nos
responsables syndicaux et leur demander d'intervenir auprès de qui de droit
afin de régler ce problème, sinon nous opterons pour une grève générale de la
distribution », a-t-il averti en terminant. Interrogé hier, M. Denni, chef de service de la répression des fraudes à la
direction du Commerce, a rejeté catégoriquement l'idée d'un manque de
production à l'unité incriminée en affirmant « que la pénurie est provoquée par
des achats exagérés effectués par les citoyens. Celui qui a pour habitude de ne
prendre que 2sachets en prend 6 ou 8 à la fois et c'est pourquoi on constate
qu'il y a un manque. Pour notre part, les commissions de contrôle que nous
avons mises en place dans les quartiers n'ont pas constaté de pénurie sur le
terrain.
Toutefois, ce responsable est revenu pour signaler qu'après intervention
auprès des laiteries, il lui ont signalé que la production de lait a
pratiquement doublé pour atteindre, dans la journée d'hier mardi plus de 356.000 litres, dont
environ 216.000
litres produites par la laiterie « Numidia
» de Chaab-Ersas qui a augmenté de 13 % sa production
par rapport à la période précédant le ramadan, selon son responsable. Ce n'est
pas du tout l'avis du citoyen qui est obligé de se lever très tôt pour attendre
les camions de distribution du lait. « La pénurie a commencé trois jours avant
le Ramadan, nous a expliqué hier une ménagère rencontrée dans le quartier de Bab-El Kantara. Elle est arrivée
à son point culminant au 1er jour du jeûne où nous n'avons pu obtenir que deux
sachets chacun.
Et finalement aujourd'hui rien ». La question a été posée hier à un père
de famille dans le quartier de la
Casbah qui a décrit la situation dramatique créée par la
pénurie. « Il fallait voir l'arrivée du camion, a-t-il dit : c'est la ruée
indescriptible par des femmes et des enfants surtout. En voyant cela
aujourd'hui, je n'ai pas pu acheter le moindre sachet et j'ai opté pour le lait
en poudre».
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Posté Le : 03/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com