Les disques durs des micro-ordinateurs transférés à Alger

De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani

L'affaire des films X réalisés avec des mineures et où sont impliquées des personnalités de la ville de Annaba continue à faire l'actualité au détriment d'une campagne électorale qui, visiblement, n'intéresse plus. En effet, les spéculations vont bon train sur de nouvelles révélations qui pourraient surgir à tout moment et dont les conséquences sur le rendez-vous électoral du 10 mai seraient catastrophiques. On parle déjà de têtes de liste de certaines formations politiques qui auraient eu des accointances avec M. Jean-Michel Baroche, un Français de confession juive arrivé de Djerba, il y a quelques mois, et qui est à l'origine de ce scandale qui a ébranlé la Coquette ces derniers jours. Au parquet général de Annaba, on se refuse à tout commentaire se contentant de dire que l'affaire est toujours en instruction et que l'on ne peut rien déclarer sur le sujet à moins de compromettre l'enquête menée, cette fois, par des spécialistes. Toujours est-il que selon des sources sûres, il est confirmé que les informaticiens dépêchés expressément par la Dgsn ont saisi les disques durs des micro-ordinateurs de J.-M. B. et les ont ramenés à Alger. Une décision pour le moins inhabituelle puisque ces spécialistes de l'informatique pouvaient travailler sur place et décrypter les codes d'accès aux vidéos compromettantes et ainsi identifier les personnes impliquées dans cette affaire. «On a préféré transférer à Alger ces disques durs de crainte qu'il n'y ait des fuites comme cela s'est passé pour le candidat FLN et pour les gynécologues incriminés, et donc il se pourrait qu'il y ait d'autres personnalités en vue de Annaba ou même d'autres villes du pays et on a décidé en haut lieu de prendre toutes les précautions pour que l'instruction suive son cours normal», nous a révélé notre source. La question qui se pose et revient comme un leitmotiv sur toutes les lèvres est pourquoi a-t-on attendu la campagne électorale pour «débusquer» cette affaire, au moment où l'électorat, déjà échaudé par les précédents scrutins, est en passe de bouder celui du 10 mai prochain ' Ce qui arrive ne procède-t-il pas d'un plan mûri et exécuté pour compromettre la tenue de ces élections déterminantes pour le pays ' J.-M. B. est-il venu en Algérie en service commandé pour faire capoter cette consultation. Autant de questions en suspens qui trouveront peut-être leurs réponses dans les prochains jours.Le moral des candidats à Annaba n'est pas au beau fixe, ce pavé dans la mare jeté par J.-M. B. a, par ricochet, éclabousser candidats, partis et personnalités et relégué au second plan la campagne électorale dont les ténors adoptent un profil bas. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.