Algérie

Les dispositifs de régulation en question




Ces derniers viennent de monter au créneau et accusent les transformateurs de blé de ne pas respecter les règles de jeu définies par le gouvernement en matière d'approvisionnement du marché en farine destinée à  la fabrication du pain. Selon les boulangers, les minoteries imposent le prix de 2 300 DA/quintal alors qu'il est fixé par décret à  2 000 DA seulement. Cependant des retards dans la livraison et la diminution des quotas sont également signalés par les boulangers.
De leur côté, les transformateurs rejettent ces accusations et reprochent, à  leur tour, aux boulangers de recourir au marché libre pour l'acquisition de la farine durant les périodes où les prix sont en baisse et de ne solliciter les quotas subventionnés qu'à la reprise de la flambée des cours du blé.
Certes, les conflits qui accompagnent l'approvisionnement du marché national en produits de base n'est qu'un scénario en réédition et n'a rien d'exclusif dès lors que d'autres produits de large consommation, à  l'instar du lait, la pomme de terre, la tomate et autres produits céréaliers, traversent des tensions similaires. Mais la question de la régulation du marché se pose inévitablement dans la conjoncture. A l'instar des autres produits de première nécessité, les pouvoirs publics ont mobilisé des moyens financiers et humains importants pour la mise en place de mécanismes de régulation, à  travers notamment l'installation des offices et autres comités interprofessionnels pour justement renforcer la stabilité du marché et concrétiser les objectifs escomptés en termes de régulation.
Les dispositifs mis en œuvre sont, bien évidemment, accompagnés d'importantes subventions qui se chiffrent à  plusieurs milliards de dinars. Mais avec les perturbations ininterrompues dont est saisi constamment le marché de produits de base, c'est la fiabilité de ces comités de régulation et l'efficacité des politiques tracées en la matière qu'il y a lieu de remettre en cause.
En outre, pour ce qui est des produits céréaliers, comment justifier ces pénuries menaçantes alors que depuis 2009, les pouvoirs publics ne cessent pas de rassurer que l'Algérie a atteint le degré de l'autosuffisance en produits céréaliers, notamment le blé dur.
Difficile de convaincre le consommateur avec un discours rassurant quand il est hanté d'ores et déjà par le spectre des pénuries et de la spéculation sur les prix. Pourtant, lorsque le blé tendre acquis par l'OAIC à  35000 DA/tonne sur le marché local ou à  près de 400 dollars à  l'importation est cédé aux boulangers à  moins de 13 000 DA/t, on se rend compte que cette filière agricole ne doit sa survie qu'aux subventions allouées par l'Etat.


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