Les dispositifs d'aide à l'emploi (Ansej, Cnac, Angem...) sont souvent pointés du doigt. Or, selon Mohamed El Ghazi, les résultats obtenus sont très positifs. Qu'en est-il au juste'Contrairement aux idées colportées ça et là par certains médias, les crédits octroyés aux jeunes dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi de jeune, à savoir la Cnac, l'Ansej et l'Angem, sont remboursés à hauteur de 75%. «95% des entreprises créées via les dispositifs mis en place ont réussi et 5% ont échoué» a déclaré récemment Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en précisant que «75% des entreprises créées via ces dispositifs ont pu rembourser leurs crédits bancaires». Ces chiffres officiels peuvent faire l'objet de suspicion tant il est vrai que la statistique, de l'avis même de l'ex-secrétaire d'Etat chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaitfa, demeure peu «fiable» en Algérie en raison notamment de la vétusté des mécanismes utilisés pour son élaboration. Mais, présentés comme bilan officiel exhaustif par les banques concernées et des dispositifs d'aide à l'emploi, ils ne peuvent souffrir de ce handicap d'autant plus que, sur le terrain, de plus en plus de jeunes promoteurs sont enregistrés annuellement. En effet, selon Mohamed El Ghazi, l'Etat table sur la création de 90.000 PME (60.000 via l'Ansej et 30.000 par la Cnac durant le prochain quinquennat et il compte bien sur l'engouement des jeunes pour l'entrepreneuriat. Pourquoi donc, devant une réalité prometteuse malgré les difficultés d'adaptation, les déficits en management et en financement, que par ailleurs rencontrent même les grandes entreprises, les dispositifs Ansej, Cnac et Angem sont pointés du doigt' Pour Abdelhak Lamiri, indépendamment des chiffres avancés par les uns et les autres, les dispositifs d'aide à l'emploi sont globalement «une bonne chose mais, représentent moins de 3% des crédits à l'économie, nous devons faire de cette question une véritable priorité nationale et mettre en place une nouvelle organisation, moderniser les instruments, créer partout des pépinières d'entreprises et mobiliser les acteurs financiers autours de la PME».Pour M. Lamiri, les dispositifs actuellement en vigueur sont pour ainsi dire positifs mais loin d'être suffisants. Pour Kharroubi Rayef, expert international et économiste, la situation est plus complexe.En effet, Kharroubi considère que «les crédits d'investissement accordés dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi sont trop protégés, ce qui crée un aléa moral.»Expliquant sa vision, Rayef Kharroubi nous dira que «en créant ces dispositifs, en impliquant les banques et en leur donnant des garanties à travers la mise en place d'un fonds de garantie, en bonifiant les taux d'intérêt, l'Etat ne fait que promouvoir une politique sociale qui ne dit pas son nom.» Pis encore, Kharroubi considère que l'Etat est en train de détourner les banques de leur mission principale qui consiste à prendre des risques», ce qui fait que, une fois les crédits octroyés remboursés et l'Etat retiré du processus de développement de l'entreprise, les banques hésitent à les financer ou se retirent et entraînent de ce fait la disparition de ces entreprises.» Il ne s'agit pas simplement d'aider les entreprises à naître mais aussi les accompagner à travers la mise en place de mécanisme à cet effet», recommande Kharroubi qui trouve scandaleux que les banques adoptent des comportements frileux vis-à-vis de la sphère d'investissement.Le satisfecit du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, bien que fondé sur des données chiffrées faisant état de la «réussite» des dispositifs d'aide à l'emploi, demeure relatif. Ces dispositifs sont en effet, selon Lamiri et Kharroubi, «positifs» mais restent «perfectibles» et, ce, indépendamment des statistiques y afférentes.
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Posté Le : 08/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar INGRACHEN
Source : www.lexpressiondz.com