Algérie

Les disparités entre partenaires relevées



La capacité des pays à tirer profit des accords d'association dépend essentiellement de leur capacité à s'adapter aux nouvelles conditions d'accès aux marchés. L'environnement des affaires et d'autres facteurs qui sous-tendent la compétitivité jouent un rôle important. C'est du moins ce qui ressort du rapport technique intermédiaire d'évaluation ex-post du volet commercial des accords d'association entre l'Union européenne (UE) et les pays partenaires (Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Maroc et Tunisie).Le rapport constate que la productivité du travail par rapport à la productivité moyenne de l'UE s'est améliorée en Egypte, au Maroc et en Tunisie, tandis qu'elle a diminué en Algérie, en Jordanie et au Liban. Le développement institutionnel et le fonctionnement des marchés de produits et de facteurs (travail et capitaux) dans les pays partenaires sont également en retard par rapport à l'UE ainsi qu'à d'autres pays ayant des niveaux de revenu par habitant comparables. "La littérature suggère que ceux-ci ont un impact significatif sur la capacité de commercer et de s'intégrer aux chaînes d'approvisionnement internationales", indique le rapport.
Le document relève que certains indicateurs concernant l'environnement des affaires en Algérie, tels que présentés dans l'édition 2020 du classement Doing Business de la Banque mondiale, suggèrent que le pays est le moins propice aux affaires et à l'ajustement structurel parmi les pays de la région. "Le Maroc, en revanche, semble avoir actuellement l'environnement le plus propice aux affaires, et c'est lui qui a le plus progressé entre 2010 et 2018, dépassant la Tunisie, leader régional, en 2010", constate le rapport.
La Jordanie apparaît comme la deuxième meilleure performance en terme d'amélioration de son environnement des affaires et se classe au troisième rang des pays les plus développés institutionnellement de la région. La qualité de l'environnement des affaires en Egypte ne s'est pas améliorée de manière significative depuis 2010, tandis que le Liban, en revanche, a connu une baisse. La compétitivité semble avoir stagné ou même reculé au fil du temps dans certains pays partenaires, comme en témoignent également les résultats de certains classements de compétitivité.
Des études sectorielles ont été menées pour mieux comprendre l'impact des accords d'association. Selon le rapport, l'impact des accords d'association sur le secteur des machines et du matériel de transport en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Tunisie est mitigé. Les échanges intra-industriels avec l'UE dans ce secteur sont importants, mais la plupart des pays partenaires n'ont pas été en mesure de diversifier leurs exportations.
"Bien que les exportations de l'Algérie et de l'Egypte vers l'UE aient augmenté à la suite de l'accord de libre-échange, cela semble être principalement dû à un petit nombre de réussites spécifiques d'entreprises individuelles capables d'accéder au marché de l'UE plutôt qu'à une industrie véritablement viable axée sur l'exportation", souligne le rapport, estimant que le potentiel d'autres industries n'est pas utilisé. "Au Maroc, et dans une moindre mesure en Tunisie, il est probable que les accords de libre-échange aient permis la croissance des échanges avec l'UE", ajoute le document.
Ce dernier indique que le Maroc produit aujourd'hui de plus en plus de produits complexes et finis, ce qui est particulièrement visible dans les industries automobile et aérospatiale, tandis que la Tunisie a rapidement développé ses exportations de machines mécaniques et électriques.
"Cela démontre qu'outre l'accès au marché de l'UE via un accord de libre-échange, il est également essentiel de soutenir les politiques d'investissement et de fiscalité, un climat politique stable et un climat des affaires favorable", soutiennent les rédacteurs du rapport. S'appuyant sur les résultats de la modélisation de l'équilibre partiel, ils se demandent "pourquoi l'Algérie a échoué là où le Maroc et, dans une moindre mesure, la Tunisie ont réussi".


M. R.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)