Algérie

Les dirigeants palestiniens menacés



Les dirigeants palestiniens menacés
L'Exécutif palestinien est sous la menace et sous la pression depuis la demande récente d'adhérer à la Cour pénale internationale (CPI), a indiqué, mardi, le président palestinien, Mahmoud Abbas.La Palestine deviendra officiellement membre de la Cour pénale internationale le 1er avril prochain, a indiqué, mardi, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, depuis New York. Cette adhésion à la CPI, capable de juger les responsables israéliens pour crimes de guerre, a provoqué la colère d'Israël et de son principal allié, les Etats-Unis.Dès le lendemain de la décision palestinienne de déposer la demande d'adhésion à cette importante instance juridique internationale, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lancé une série de sanctions contre la direction palestinienne, dont la première a été le gel du transfert des montants des taxes prélevées sur les marchandises palestiniennes transitant par les ports et les aéroports israéliens.Estimé à plus de 130 millions de dollars, cet argent sert à payer, en grande partie, les salaires des employés civils et militaires de l'Autorité palestinienne. Conséquence directe de cette mesure arbitraire, les salaires du mois de décembre 2014 de 150 000 fonctionnaires n'ont pas été versés à ce jour. Plus de 150 000 familles sont dépendantes de ces salaires.A Ghaza, les retombées de la dernière guerre israélienne de l'été 2014 sont terribles. La situation y est catastrophique à cause aussi du blocus israélo-égyptien. La reconstruction de ce qu'a démoli la machine de guerre israélienne n'a toujours pas été entamée. Des dizaines de milliers de familles sont sans abri et vivent aujourd'hui dans des conditions très difficiles, surtout avec la dépression «Houda», caractérisée par un froid sibérien, des vents violents, des pluies diluviennes et des chutes de neige, qui frappe depuis mardi la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée.Cette situation dramatique est aggravée par l'absence d'énergie. Le courant électrique est rationné. Il n'est disponible que durant 4 à 6 heures par jour à Ghaza. L'enclave palestinienne, indique Mustapha Al Barghouti, secrétaire général du mouvement L'initiative palestinienne, vit «la plus mauvaise étape de son histoire depuis 1948».Ghaza dans le froid et la faimLa mesure israélienne (gel des taxes, ndlr), qui s'ajoute à toutes celles qui empoisonnent depuis longtemps la vie du peuple palestinien, entre dans le cadre des pressions exercées sur la direction palestinienne pour la pousser à faire des concessions politiques sur certaines questions essentielles relatives à la cause palestinienne.Au cours du dîner de Noël avec les personnalités religieuses de la communauté chrétienne, orthodoxe, palestinienne à Beitlehem, en Cisjordanie occupée, le président Mahmoud Abbas a évoqué les menaces et les pressions exercées sur l'Exécutif palestinien pour avoir osé demander l'adhésion de la Palestine à la CPI. «L'Exécutif palestinien est sous la pression et la menace depuis la demande récente d'adhérer à la Cour pénale internationale», a déclaré, le président Abbas. «Notre politique est de nous diriger vers la communauté internationale et la diplomatie pour obtenir nos droits et le droit à l'autodétermination pour ce peuple qui vit depuis plus de 60 ans sous l'occupation», a ajouté le président palestinien.Suite à l'échec de la résolution palestino-arabe demandant la fin de l'occupation israélienne d'ici fin 2017, au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU à la fin du mois de décembre 2014, la direction palestinienne a finalement utilisé la carte de l'adhésion à la Cour pénale internationale, revendiquée par l'ensemble des forces palestiniennes, y compris le mouvement Hamas, le grand rival du mouvement Fatah dirigé par Mahmoud Abbas.Le gel du transfert de l'argent palestinien collecté par Israël selon les accords commerciaux de Paris, entrant dans le cadre des Accords d'Oslo régissant les relations entre Israël et l'Autorité palestinienne, a été critiqué aussi bien par l'Union européenne que par les Etats-Unis, qui, pourtant, ont menacé de diminuer, pour la même raison, leurs aides financières à l'Autorité palestinienne. L'aide américaine est estimée à plus de 400 millions de dollars annuellement.La direction palestinienne, qui compte reprendre son offensive diplomatique au niveau du Conseil de sécurité, pour faire valoir le droit de la Palestine à l'indépendance prochainement, ne peut faire face aux menaces israélo-américaines sans soutien réel de la nation arabe et surtout des pays du Golfe, dotés d'une puissance financière.Enfin, la situation actuelle caractérisée par l'arrêt du processus de paix, l'intransigeance israélienne sur des questions essentielles, telles que l'arrêt de la colonisation et le refus de rendre la ville sainte d'El Qods occupée et annexée en 1967 aux Palestiniens dans le cadre de la solution à deux Etats indépendants, ne laissent pas beaucoup de choix au président Mahmoud Abbas, qui refuse toujours celui de la lutte armée.




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